« William Stanley Milligan est le premier prévenu de l’histoire judiciaire des Etats-Unis à avoir bénéficié d’un acquittement dans une affaire criminelle parce qu’il a été jugé irresponsable de ses actes du fait qu’il possédait une personnalité multiple. »
Mon Dieu ce livre. Il s’agit de mon second Daniel Keyes, j’aurais pu m’y attendre. Mais cette fois-ci, on ne tape plus dans la science fiction ni même dans la simple fiction. Tout ce qui a été relaté n’est autre que l’incroyable (et pas dans son sens le plus positif) vie de ce Billy.
Parlons de Billy. Comment dire ? Le type recense 24 personnalités, à lui tout seul t’as fait le tour des personnages du roman. Et punaise les principaux sont tous attachants à leur manière. J’avoue qu’au début, il m’a fallu faire plusieurs aller-retours avec les dernières pages du livre où étaient rapidement décrit chacun des personnages. Et puis on apprend à les découvrir et surtout à les estimer. Mon préféré doit être Tommy, décrit comme l’asocial et as de l’évasion. Me connaissant, j’aurais pourtant misé sur Ragen, le violent yougoslave qui se fait mener par le bout du nez par la petite Christine de 3 ans. Oui oui, tous ces gens constituent Billy, aussi différents soient-ils les uns des autres. J’en suis venue à être déçue si jamais ils fusionnaient, et puis après je me suis rappelée que c’est une histoire vraie et que ça doit pas forcément être évident non plus de se faire voler sa vie par 24 autres types.
Le plus grand point fort de cette biographie, car oui c’en est une, c’est qu’elle possède une intrigue digne de ce nom. Bon je me répète, mais faut pas trop s’en réjouir, le Billy en question a vraiment eu une sale vie. Toutefois, je tire mon chapeau à l’auteur. Il a réussi à rester suffisamment « terre à terre » pour que l’on n’oublie pas qu’il s’agit d’un véritable témoignage et non une fiction. Mais en même temps, il a su rester juste et neutre au travers de ses mots, pas comme le journaliste stéréotypé assoiffé de buzz. J’irai même jusqu’à dire que c’est comme si Milligan lui même faisait état de sa vie, simple constat détaché comme l’on porterait un regard sur notre parcours une fois qu’on sait que notre vie est derrière nous. Il l’a dit bien mieux que moi d’ailleurs à Keyes : « Tu l’as fait. Tu es vraiment parvenu à te glisser dans ma peau. »
Je recommande à tout le monde ce livre (quoique, pour un public âgé de plus de 15 ans selon mon avis propre). J’ai fermé ce bouquin, touchée et surtout révoltée. Je ne suis pas dupe, je sais pertinemment qu’aujourd’hui encore, les détenus et résidents d’hôpitaux psychiatriques subissent parfois des traitements dégradants et inhumains. En tant qu’étudiante en Droit, j’ai à plusieurs reprises eu échos de nombreuses affaires toutes aussi atroces les unes que les autres. Malheureusement, pointer des choses ne les a jamais faites cesser. Pour alimenter mon indignation, je vais tenter de mettre la main sur Les mille et une guerres de Billy Milligan qui soit dit en passant, n’a jamais connu de publication en amérique…
« C’est David qui l’a baptisé, dit-il, parce que, c’est lui qui l’a inventé. David l’appelle le Mouroir. »
• Ma note : 20/20 •
Coucou, après ton (gentil 😏) commentaire sur mon blog, me voilà à la recherche de ce fameux Daniel keyes. Merci Pour la découverte. Je l’ai noté du coup. C’est assez fascinant. 😘
J’aimeJ’aime
Avec plaisir 😀 N’hésite pas à me dire ce que tu en penses si jamais tu le lis !
J’aimeJ’aime