Pour la petite anecdote, je n’ai pas de photo de moi de ce livre puisque je l’ai envoyé par courier dans le cadre d’un échange avant d’avoir pu le prendre en photo. Un peu tête en l’air, je sais.
Après Le choeur des femmes que j’ai beaucoup apprécié, j’ai voulu me tourner de nouveau vers notre médecin-écrivain. Il a fait de nombreux ouvrages, je me suis décidée pour celui-ci grâce aux comptes instagram que j’ai pu parcourir. Les avis y étaient plutôt bons, mais le mien sera mitigé.
L’histoire : Nous ne savons pas grand chose de notre narrateur si ce n’est qu’il est médecin et qu’il se prénomme Emmanuel. Il devient le bienfaiteur de nombreux médecins atteints de maladies incurables depuis qu’il a aidé André dans son souhait de mourir en paix. Ainsi, il nous livre des petits bouts de vie de ses patients, des anecdotes données sur leur lit de mort et dont Emmanuel se sent le gardien.
Mon avis : Je pense avoir lu « En souvenir d’André » bien trop tôt après mon premier Winckler. Je plaçais vraisemblablement trop d’attentes alors même que je passais d’un livre de 800 à 150 pages. L’auteur touche à un sujet encore bien délicat de nos jours : l’assistance à la mort. Je n’utilise pas volontairement le terme d’euthanasie qui est une notion à part entière et bien plus lourde de sens à mon goût. C’est peut-être pour cette raison que j’ai eu l’impression que le thème était trop survolé. Et puis en tournant la dernière page, j’ai compris que c’était mieux ainsi : M. Winckler a su ne porter aucun jugement moralisateur. Et c’est une chose très importante en littérature comme dans toute autre forme d’expression.
Ce que j’ai aimé relever : Le consentement de la personne. C’est une notion étudiée sous toutes les coutures en Droit, mais dont l’application est extrêmement délicate dans d’autres matières comme la Médecine. On ne peut obtenir le consentement de celui qui ne vit que par assistance respiratoire et dont on prend la décision de le « débranché » (ce terme est horrible, je m’en excuse je n’ai rien d’autre qui me soit venu), mais on refuse la mort à celui qui a toute sa tête et qui la réclame. C’est un paradoxe qui doit être invivable pour de nombreux praticiens aux chevets des mourants.
J’ai beaucoup apprécier la manière dont est dédiabolisée l’utilisation de la Morphine et autres substances destinées à soulager les douleurs. Je ne m’y connais absolument pas, c’est pourquoi j’aime que l’auteur nous pousse à de nouvelles réflexions.
Ce qui m’a en revanche scandalisée, c’est lors d’un passage où le malade (je rappelle ici qu’il s’agit d’ex médecins pour tous) se fait diagnostiquer une grave déficience cardiaque. A ce moment-là, tous ses collègues qui s’occupent désormais de lui lui assurent qu’il aura vite un nouveau coeur car il l’ont mis en haut de la liste des receveurs. Pardon ? En quel honneur je vous prie ? Ils peuvent tout de même pas croire qu’ils sont de loyaux amis qui lui rendent un service un tout de même ! Bien sûr que je plainds ce pauvre homme qui n’a jamais demandé un sort si cruel. Mais il me semble que c’est le cas de tout autre sur cette liste non ?
Quelques citations :
◊ Il a été le premier surpris que je veuille devenir médecin. Enfin, juste après moi
◊ Sauver la vie était le blason des médecins ; donner la mort, un privilège de leur caste.
◊ Le spécialiste c’est lui. Comment pourraient-ils lui dire, à lui, quelle décision prendre ? Et ils se renvoient la tumeur comme une patate chaude.
◊ Quand la douleur est intolérable, personne ne doit la tolérer.
◊ Quoi qu’on fasse de sa vie, on ne peut pas éviter de souffrir. Mais on peut au moins s’efforcer, du mieux qu’on peut, de ne pas faire souffrir.
•Ma note : 12/20•
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