Billy Hayes – Midnight Express

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« Midnight Express » pour moi, c’est avant tout le film. Un cassette VHS que ma mère a conservé tout ce temps, jusqu’au jour où elle nous a estimé suffisamment grande ma soeur et moi pour la visionner. C’était il y a bien longtemps maintenant, mais je sais que ce film-là m’a cruellement marqué. J’en viens à me demander si il n’a pas fait naître inconsciemment, mon intérêt pour l’Homme dans la vie carcéral. Bien des années plus tard, j’achetai en occasion chez Gibert l’histoire de Billy Hayes, paru 85 Francs TTC.

« Tout lieu pouvait devenir prison si on s’y laissait enfermer »

L’histoire : « Livré pendant cinq ans à la violence et à la perversion de ses geôliers turcs pour avoir tenté de passer clandestinement deux kilos de haschisch aux Etats-Unis, William Hayes fait l’expérience horrifiante d’une justice corrompue et hiérarchisée à outrance. Il ne devra sa survie physique et mentale qu’à son courage et à sa volonté de ne pas se laisser dévorer et anéantir par la privation de liberté et d’intimité. Le récit de cette aventure hors du commun, largement popularisée par le film d’Alan Parker, n’avait jamais été publié en France. Un oubli surprenant aujourd’hui réparé… »

Mon avis : Est-il vraiment nécessaire que je précise mon engouement pour les lectures ayant trait à la prison ? Eh bien oui, pourquoi pas ! Désolée pour les habitués, mais mes articles apparaissant dans un ordre chronologique inversé, je me dois d’informer tout nouveau venu. Midnight Express est une histoire vraie, écrite par le premier concerné : William Hayes. L’adaptation cinématographique diffère en quelques points, que je vais forcément soulever si ma mémoire ne me fait pas défaut.

Tout d’abord, il faut savoir que j’ai gardé un souvenir du film comme étant bien plus noir que le livre. J’ai fait défilé les pages à la recherche du fatidique moment où [attention mini-spoil de rien du tout] Billy se défend contre un gardien ou prisonnier en lui mordant jusqu’à la lui scinder complètement, la langue. Brr ! [fin du mini-spoil de rien du tout]. La fin du film en revanche, m’apparait comme bien creuse face aux dernières péripéties que j’ai pu lire sur l’évasion de l’intrépide américain.

Mon avis a proprement parlé est plutôt bon : ce livre est encore une fois un témoignage juste et détaillé, quand bien même il ne comprend que 200 pages pour 5 ans de vie derrière les barreaux. Hayes ne s’autorise aucun tabou, ni aucun jugement de valeur sur ce qui a pu se passer en prison et sur ses propres agissements. Je n’ose imaginer la difficulté que cela doit représenter que de relater de si mauvais moments de sa vie en conservant un minimum de neutralité. Il ne faut pas s »y tromper : quand la déshumanisation des prisonniers est décrite ainsi, cela n’en donne que plus froid dans le dos.

Ce que j’ai aimé relever : Nous avons là, un William alias Billy, qui se retrouve en prison pour une peine disproportionnée du fait de l’échiquier politique. Faut-il vraiment que je fasse le rapprochement avec Les mille et une guerres de Billy Milligan pour qui je voue un véritable amour ? Je n’crois pas.

On retrouve en Turquie comme en France, la hiérarchisation des prisonniers entre eux*. Je me répète, je le sais, mais c’est ça de parler toujours d’un même registre ! En revanche, j’ose encore espérer qu’en France, nos compatriotes incarcérés ne parviennent pas à corrompre les autorités judiciaires comme c’est le cas en Turquie à l’époque de Hayes…

Ce témoignage ne m’est pas apparu comme une simple pompe à fric superficielle. Il n’était pas là pour choquer, pour animer les foules, seulement pour témoigner (appelons un chat un chat voulez-vous). C’est dans ce même ordre d’idée qu’est abordée la question de la sexualité en prison, qu’il est nécessaire d’aborder au même titre que la violence.

Quelques citations :

◊ Tout le monde savait bien que les américains avaient toujours un traitement de faveur.
◊ Il avait l’air d’un gorille avec la même vague lueur d’intelligence dans le regard sous des sourcils broussailleux.
◊ Le froid affectif de la vie carcérale était pire que le froid effectif.
◊ Je plongeai dans un sommeil bienheureux et fus réveillé, à trois heure du matin, par mon propre rire.

 


•Ma note : 16/20•

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