Frédéric Beigbeder – L’amour dure trois ans

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J’ai pas d’intro à proposer. Entrons directement dans le vif du sujet voulez-vous ?

 

« Après trois ans, un couple doit se quitter, se suicider, ou faire des enfants, ce qui sont trois façons d’entériner sa fin. »

 

L’histoire : « La troisième année, il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle : dégoûtée, votre femme vous quitte. La mauvaise nouvelle : vous commencez un nouveau livre. « 

Mon avis : Je commencerai en vous avouant que je me suis ennuyée à mourir devant le film. J’ai eu l’impression qu’on m’avait indûment volé 2h de ma vie. Et pourtant je me suis bien plu à cette lecture, comme quoi. Certes ce n’est pas le livre de l’année, mais ça se dévore avec humour et une pointe de dérision. Personnellement, le personnage suicidaire, je n’y ai pas cru une seule seconde. Trop d’excès pour être crédible, ça m’a surtout fait sourire plus qu’autre chose.

Le point fort, c’est donc l’humour et surtout la façon dont l’auteur désacralise la mariage. Je suis loin d’être une dingue de cette institution, et la façon dont il tourne un peu au ridicule le côté religieux, forcément ça m’a conquise. Voyez par vous-même l’idée vraiment pas con d’instaurer une sorte de parallélisme des formes en divorçant devant monsieur le curé : « Le Pape devrait étudier la question : cela ramènerait du monde dans les églises, et puis la revente des alliances rapporterait plus que la quête non ? »

Le point faible sont les passages ponctuels machistes, à la limite de la misogynie… Il est vrai que je m’emballe vite pour un rien, mais l’évocation de la femme qui n’aura jamais plus que des aventures sans lendemain sous prétexte qu’elle s’habille trop court ne m’a pas du tout emballée. Ah et aussi, faites attention : j’ai beaucoup lu en prenant mon petit déjeuner. Et le chapitre 29 de la première partie m’a de suite calmée dans mon élan de gourmandise. Radical. Pire que ce que j’ai pu découvrir chez Bukowski. Il s’intitule « Régime dépressif ». Tu m’étooooonnes.

« Peut-on être heureux, et si oui, à quelle heure ? »

 

Ce que j’ai aimé relever : L’amour dure trois ans. Si vous saviez combien j’ai pu exaspérer mon entourage avec cette formule. Mais ça s’est vérifié auprès de tellement d’amis, que j’ai commencé à me poser des questions quand j’approchais de la date fatidique avec chérinou. Des fois que ça en intéresse, on a passé ce cap (ouf!), mais je pense que si j’avais lu dès le départ ce bouquin, j’aurai vraiment pas pris ce dicton avec autant de sérieux haha!

J’admire l’auteur pour un truc insignifiant mais qui a su me marquer. Il a réussi à caser en scred, OKLM (prenons nous pour des jeunots un instant voulez-vous) « voilà-t-y pas ». J’adore cette expression qui ferait saigner les yeux et oreilles de n’importe quel académicien. J’aime le paragraphe complet en fait, alors pourquoi s’en priver : « J’étais une huître peinarde dans son confort hermétiquement clos, et tout d’un coup, voilà-t-y pas qu’Alice me cueillait, m’ouvrait la gueule et m’aspergeait de citron. »

Quelques citations :

◊ Je crois que je suis la personne la plus triste que j’aie jamais rencontrée.
◊ Il faut se décider : ou bien on vit avec quelqu’un, ou bien on le désire. On ne peut pas désirer ce qu’on a, c’est contre nature.
◊ La polygamie est entièrement légale en France : il suffit d’être doué pour le mensonge.
◊ Giclage, bourrage, mouillage, spermage.
◊ Avec Julie nous nous sommes assis sur un sofa pour manger des canapés, et non l’inverse.
◊ Elle change de mec comme elle change de chaîne sur le câble (j’espère au moins que je suis « Eurosport »).

•Ma note : 14/20•

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