John Grisham – La confession

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John Grisham, ou l’auteur incontournable de thriller judiciaire. J’ignorais jusqu’à peu qu’il existait une telle catégorie de roman, je m’y suis donc très vite intéressée.

 

L’histoire : Donté Drumm, jeune Afro-Américain de 27 ans, n’a plus que quelques jours à vivre. Après huit années passées dans le couloir de la mort, il va être exécuté par injection létale pour un crime qu’il n’a pas commis. Ce n’est pas lui qui a enlevé, violé et tué Nicole Yarber, une pompon girl de son lycée de Sloan, au Texas : des aveux lui ont été extorqués par des policiers racistes et son procès a été une pure mascarade. Tandis que son avocat multiplie les appels pour tenter de le sauver, un pasteur de Topeka, à six cents kilomètres de là, reçoit la visite d’un certain Travis Boyette qui revendique avoir perpétré ce meurtre odieux. Multirécidiviste, atteint d’une tumeur cérébrale, il dit vouloir épargner un innocent. Les avocats, les juges, le gouverneur se laisseront-ils convaincre ? Donté Drumm sera-t-il sauvé ? La route est longue pour rétablir la vérité surtout quand ils sont nombreux à refuser de l’entendre.

John Grisham, maître incontesté du thriller judiciaire, est aussi un fervent abolitionniste de la peine de mort : il dénonce ici la partialité raciale, l’incompétence, la corruption politique et surtout la violence, toute légale qu’elle soit, du système judiciaire. »

 

Aucun flic n’a jamais été inculpé pour une condamnation à tort

 

Mon avis : Très honnêtement, je m’attendais à être bien plus prise par ma lecture que ça n’en a été réellement le cas. Non parce que un mois pour lire 500 pages, ça ne me ressemble vraiment pas. En fait, je n’ai pas reconnu le genre thriller (non pas que je sache nettement en définir la consistance, mais tout de même). Le sujet reste quelque chose qui me tient énormément à coeur, et malgré tout très bien géré par l’auteur. Une oeuvre qui transpire une réalité nauséabonde.

Le roman est découpé en trois partie : Le crime, Le châtiment, et La disculpation. L’action est concentrée dans les deux premières parties, mais la dernière garde ma préférence en ce qu’elle pointe clairement l’incompétence du système judiciaire texan. En découvrant l’histoire de l’arrestation de Donté Drumm, et de ses 9 années passées en prison dans le couloir de la mort, j’en oubliais bien trop souvent que l’auteur avait choisi les années 2000. L’aberrance du système m’empêchait d’imaginer que de telles choses puissent encore être pratiquées de nos jours. Et pourtant…

Le lecteur suit en réalité l’épopée du pasteur Keith, et en apprend donc au final assez peu sur Donté lui-même. Je ne sais trop quoi penser de ce premier. Son acte, de ramener le véritable meurtrier prénommé Boyette, est tout à fait héroïque. Mais il a eu des comportements qui m’ont agacée. Du genre, sermonner Donté lorsque celui-ci reproche à Dieu de l’avoir laissé dans une telle situation critique. Honnêtement, pasteur ou pas, faut pas pousser le bouchon trop loin non plus avec la religion !

Pour rester sur les personnages : je me perdais trop facilement entre qui était le gouverneur, l’inspecteur de l’affaire, le procureur, le président du Tribunal d’appel etc… Et un autre mélange mais qui m’est davantage imputable : lorsque l’auteur parle de « la famille de la victime ». Je pense automatiquement à la famille Drumm. Or la victime, c’est la petite Nicole qui fut tuée. Mais Donté reste également une victime, celle du système texan pourri.

 

Mini Spoil

Fallait-il vraiment utiliser l’exécution d’un innocent pour dénoncer la peine de mort ? Bien sûr, cela présente l’avantage d’être bien plus percutant, et sûrement de toucher un plus grand public. Toutefois, le risque d’erreur judiciaire ne saurait être, selon moi, la faille d’une telle sentence. Je suis contre, et pour beaucoup plus que cela.

 

Ce que j’ai aimé relever : Au Texas, il existe une ville qui s’appelle Paris. Voilà, rien de fou, mais je tenais à partager cette découverte là avec vous.

Pour parler un peu de Robbie Flak, l’avocat de Donté, sachez qu’il a été condamné environs 166 fois pour outrage à force d’employer des injures durant le procès. Faut voir l’emploi en question des mots, ça peut forcer le respect.

Je crois avoir relevé une petite incohérence dans le bouquin. Lorsque les protagonistes se rendent dans les collines du Missouri, l’auteur nous précise que seul le Pick-up pouvait continuer la route difficile. Or quelques instants après, il nous est dit que Travis est déposé dans la Subaru après avoir fait une crise. Subaru qui se trouvait bien plus bas dans les collines quant à elle. HA-HA !

 

Quelques citations :

◊ C’est une crapule, un hypocrite, un égorgeur, bête à bouffer du foin, et en plus c’est un lèche-cul qui n’a pas de couilles. Il a donc un brillant avenir politique devant lui.
◊ Mais plus il parlait, plus le pasteur Schroeder se rendait compte que ce qu’il écoutait là, c’était l’autobiographie tordue d’un mourant, d’un homme qui savait que son existence n’avait aucun sens, mais qui avait envie d’essayer quand même de lui en trouver un. 
◊ Au mieux, vous vous considérez comme à moitié mort. Alors, pour ce qui est de l’autre moitié, messieurs, ne vous gênez pas, elle est à vous.
◊ Quitte à aller au tapis, autant qu’on y aille en foutant le feu.
◊ Vous vivez au Kansas, un Etat qui applique la peine de mort. Venez observer un petit peu de démocratie en pleine action. [En parlant de l’exécution d’un condamné]

•Ma note : 13,5/20•

 

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