Luis Sepùlveda – L’ombre de ce que nous avons été

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Fût un temps, je croisais régulièrement dans la bibliothèque de ma mère, « Le vieux qui lisait des romans d’amour ». C’était bien avant l’époque de Bookstagram, et le temps que je comprenne qu’il renfermait probablement une chouette histoire, il a disparu de la circulation. Puis je suis tombée sur celui-ci de l’auteur à la médiathèque.

 

La quatrième de couverture : Dans un vieil entrepôt d’un quartier populaire de Santiago, trois sexagénaires attendent avec impatience l’arrivée d’un homme, le Spécialiste.
Il a convoqué ces trois anciens militants de gauche, de retour d’exil trente-cinq ans après le coup d’Etat de Pinochet, pour participer à une action révolutionnaire. Un tourne-disque jeté par une fenêtre au cours d’une dispute conjugale va tout remettre en question, jusqu’au moment où ressurgit dans la mémoire des complices l’expression favorite du Spécialiste : « On tente le coup ? » L’auteur nous propose les portraits cocasses et attachants de trois héros cassés par l’Histoire récente et l’exil, mais qui n’ont perdu ni leur humour ni leur capacité de croire aux rêves.
Ce roman est un exercice de virtuosité littéraire au service d’une histoire émouvante et sombre jouée par des perdants.

 

« Nous les anarchistes, nous tombons sans tapage, nous ne sommes pas enclins à la publicité »

 

Mon avis : Une chronique très brève pour un roman très bref. Malgré ce qu’annonce le résumé de l’éditeur, il n’y a pas d’action dans ce roman. Pas le temps, tout simplement. Je doute que l’action importait aux yeux de l’auteur, j’ai senti qu’il avait un message et surtout une partie d’histoire à faire passer. Je ne suis pas certaine d’avoir cerné ses volontés, mais quelque part, je me sens heureuse d’en avoir été témoin.

Connaissez-vous le Chili mené par la dictature de Pinochet ? Personnellement, j’en ai entendu parlé, lors de mes lointains cours d’espagnol si je ne m’abuse. Toutes les dictatures me passionnent (sur le plan historique j’entends). Et celle-ci ne fait pas exception. Mais ce que j’affectionne encore plus, c’est quand je suis consciente que je ne sais absolument rien de la portée de cette partie d’histoire. Le livre ne nous apporte pas les réponses, puisque l’intrigue se déroule bien après, mais il vous pousse au questionnement et aux recherches (pas Wikipédia, évitez d’être aussi flemmards que moi).

Même en sachant que j’oublierai l’inspecteur Crespo et les quatre autres sexagénaires militants, j’ai été contente de tomber sur ce livre-là. Et partager avec eux, leur dernier coup, et surtout celui du Spécialiste. Sa lettre laissée m’aura serré le coeur, quand bien même je sais ne pas avoir réussi à en saisir toute la force.

 

« Les gens courageux n’existent pas, il y a seulement ceux qui acceptent de marcher coude à coude avec leur peur »

 

Ce que j’ai aimé relever : Je ne maîtrise pas l’espagnol, c’est un fait. Cependant, quand j’en suis réduite à poursuivre ma lecture accompagnée d’une page blanche où j’ai inscrit les noms des différents protagonistes et leur rôle – autrement dit, 6 quidams en tout et pour tout – y’a de quoi se faire du mouron. Tous les noms se ressemblaient pour moi. Puis l’auteur a eu la bonne idée d’assaisonner le tout de quelques surnoms ponctuels.

Mon sentiment d’inculte n’a fait qu’accroître lorsque je suis tombée sur un passage qui parlait de croisement animal entre un lapin et un… vison. J’ignorais jusqu’alors ce que pouvait être un vison,, que j’ai inconsciemment associé au bison, qui ne tape pas dans le même gabarit; je vous laisse imaginer l’accouplement du lapin et du bison. Wikipédia ne m’a pas été utile que pour des questions d’Histoire…

 

Quelques citations :

◊ _ Il n’avait aucun document sur lui susceptible de permettre son identification mais l’examen de ses empreintes digitales a donné un résultat positif. 
_ Le seul résultat positif serait que ce pauvre type soit encore vivant.
◊ On va chercher des hommes qui ont des têtes de mari.
◊ Du point de vue de la raison pure, sur le plan émotionnel je me sens comme un perchoir de poulailler : dans la merde.

 


•Ma note : 14/20•

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2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Electra dit :

    croisement lapin./bison ?? merci pour ce sourire ! Bon depuis tu sais à quoi ressemble le vison (en voie de disparition d’ailleurs)
    je suis fan des éditions Métailié mais bizarrement je remets toujours ma lecture de cet auteur à plus tard. Ton billet me dit qu’il va falloir que je lui consacre du temps en 2018

    Aimé par 1 personne

    1. Haha en effet pour le vison, je me suis sentie très idiote haha ! C’est une toute mignonne petite bête, et c’est malheureux d’apprendre qu’elle fait partie de la trop longue liste des animaux en voie d’extinction…

      Pour ma part, c’était la première fois que je lisais un livre de cette édition (et même de l’auteur), opération à renouveler du coup !

      J’aime

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