Enfin, un nouvel article ! Je suis donc encore en vie, si ça peut en rassurer certains.
La quatrième de couverture : Avril 2001. Dans la cave d’une ferme miteuse, au creux d’une vallée isolée couverte d’une forêt dense, un homme est enchaîné. Théo, quarante ans, a été capturé par deux frères, deux vieillards qui ont fait de lui leur esclave. Comment a-t-il basculé dans cet univers au bord de la démence ? Il n’a pourtant rien d’une proie facile : athlétique et brutal, Théo sortait de prison quand ces vieux fous l’ont piégé au fond des bois. Les ennuis, il en a vu d’autres. Alors, allongé contre les pierres suintantes de la cave, battu, privé d’eau et de nourriture, il refuse de croire à ce cauchemar. Il a résisté à la prison, il se jure d’échapper à ses geôliers.
« Je sais depuis longtemps que la souffrance épuise. Ce que je ne sais pas, c’est si on peut en mourir. »
Mon avis : Plus dubitative tu meurs. Trop bizarre, je ne sais que penser de ce livre. Non pas que le livre ait quelque chose de bizarre, il est juste hyper glauque. Mais c’est ma lecture qui a été un foutoir sans nom. Pour vous donner un ordre d’idée, il m’a fallu plus d’un mois pour lire 258 pages. D’un thriller qui plus est. Je vous l’accorde, c’est totalement aberrant.
On pourra donc facilement se douter que l’histoire ne m’a pas transportée, pourtant j’avais rarement lu quelque chose de tel. Je n’étais pas investie par ce que vivait Théo. Au début, je pensais que mon plus grand tort, avait été d’avoir commencé ma lecture en repensant à celle que j’avais à la même époque l’an passé : Meurtres pour rédemption de Karine Giébel. J’ai mis direct la barre trop haute, je sais bien, mais je pensais en toute honnêteté être happée de nouveau par un thriller. Loupé.
J’ai eu notamment un gros soucis avec les quelques passages de torture. J’ai toujours eu beaucoup de mal de manière générale avec les moments de sévices fictifs, à la télé comme dans les livres. Et encore que dans les livres, je peux faire un effort. Car je leur trouve plus facilement une importance, c’est un détour obligatoire au sein de la fiction (selon le genre de bouquin, bien sûr). Mais voilà, là, ça m’a juste dérangée et c’est tout. Trop de cruauté qui ne m’a inspirée que du dégoût, et jamais de révolte. Et ça, c’est mon plus gros reproche : ce livre n’a pas réussi à me révolter suffisamment. Pourtant c’est le pari gagnant ce sentiment là avec moi !
Concernant la fin, je crois qu’elle m’a plu. Enfin, je suis sûre qu’elle m’a plu dans son contenu, en revanche je ne peux pas en dire autant quant à la façon dont elle a été amenée. Ca fait un peu trop brut de décoffrage pour moi. Je ne veux pas vous en dire trop sur ce fameux contenu, mais si ça en motive certains d’entre vous, chers lecteurs, je trouve que la dernière des citations que j’ai sélectionnée, plus bas, résume l’idée à la perfection.
Je ne sais pas si je dois conseiller ce roman, et à qui le conseiller. C’est un huit-clos qui ne m’a pas convaincue, mais sans pour autant m’avoir totalement déçue. Bref, j’en reviens à ce que je disais au début : c’est bizarre. Moi, comme cette lecture.
« Jamais le lien entre le corps et l’esprit ne m’était apparu avec autant de force, jamais je n’aurais cru qu’il suffisait d’anéantir le premier pour que le second s’éteigne lui aussi. »
Ce que j’ai aimé relever : Une qualité qu’on ne peut nier, c’est que l’auteur sait créer une ambiance déshumanisée. Plus d’une fois, j’ai oublié le prénom du narrateur, Théo, qui n’est qu’un animal aux yeux de ses tortionnaires. Seuls quelques dialogues entre lui et Joshua m’ont un peu fait grimacer, lorsqu’en s’adressant à ce vieux fou, Théo use du tutoiement. Bien évidemment, je ne m’attendais pas à ce qu’il ait l’imbécile décence de vouvoyer ces deux tordus, mais j’attendais autre chose. Des phrases sans verbe conjugué, sans pronom. On s’adresse à eux, sans vraiment s’adresser à eux. Vous voyez le genre ? Mais mon étonnement a trouvé une explication en ce que Théo cherchait justement à mettre en confiance Joshua avec lui. Certes, ça se tient. Mais il n’empêche que ça m’a dérangé malgré tout.
Un roman français qui se passe en France avec des protagonistes aux noms… français. Je trouve ça génial, j’aime pas qu’on ait tendance à tout américaniser sans cesse, un peu de patriotisme voyons ! Sauf que. (Il en fallait bien un). Dans les thrillers ça me fait toujours frissonner, comme si ces monstruosités pouvaient sans problème atteindre nos frontières. Ce qui est le cas, je vous le concède.
Petite anecdote : un beau jour (ou peut-être une nuiiiit… trève de plaisanterie, c’était véritablement une nuit : ) je dormais avec mes copines de promo chez l’une d’entre elles. Je leur racontais combien je me traînais un petit bouquin depuis des semaines, sans vraiment savoir pourquoi. En leur expliquant un peu le topo, mon hôte s’est aussitôt écriée que ça lui faisait vachement penser au film Misery. Alors elle m’a fait découvrir ce sordide long-métrage, et au passage un scénario de ce fameux Stephen King que je n’ai toujours pas lu de ma vie (herm…). Et vous savez quoi ? En rédigeant cet article, il m’a fallu jeter un oeil à la quatrième de couverture de mon roman, chose que je fais quasiment qu’à ce moment-là de ma lecture, et le Figaro Magazine dit tout simplement que ce captivity thriller rappelle Misery. Ca a suffit pour que je trouve ça dingue.
Le retour de la minute culture ! Je savais qu’on appelait les coccinelle, des bêtes à Bon Dieu. Mais je n’ai jamais su pourquoi (et c’est pas comme si j’avais cherché à le savoir). Et bien figurez-vous que c’est parce qu’on dit que les hivers, elles vont s’abriter dans les églises. Voilà, ça aussi ça a suffit pour que je sois sur le cul.
Quelques citations :
◊ Pourtant la loi du plus fort, je connais ; mais pas la loi du plus barje.
◊ A l’été, je veux pouvoir convoquer son image comme si je l’avais quittée la veille et je m’applique chaque jour à retrouver un détail, une anecdote qui ajoute à sa réalité.
◊ Ni mort ni sauvé : foutu.
•Ma note : 5,5/10•
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