Rene Denfeld – En ce lieu enchanté

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No comment sur la traversée du désert de Gobi pendant laquelle j’ai sensiblement disparue de la toile. Et encore moins sur l’abandon de mon challenge de lecture. Pour ma défense, j’ai voulu m’y remettre avec Orwell, mais figurez-vous que ma médiathèque est fermée en août, sacrilège !

 

La quatrième de couverture : Dans le couloir de la mort, enfoui dans les entrailles de la prison, le temps s’écoule lentement. Coupés du monde, privés de lumière, de chaleur, de contact humain, les condamnés attendent leur heure.
Le narrateur y croupit depuis longtemps. Il ne parle pas, n’a jamais parlé, mais il observe ce monde « enchanté » et toutes les âmes qui le peuplent : le prêtre déchu qui porte sa croix en s’occupant des prisonniers, le garçon aux cheveux blancs, seul, une proie facile. Et surtout la dame, qui arrive comme un rayon de soleil, investie d’une mission : sauver l’un d’entre eux. Fouiller les dossiers, retrouver un détail négligé, renverser un jugement. À travers elle naissent une bribe d’espoir, un souffle d’humanité. Mais celui à qui elle pourrait redonner la vie n’en veut pas. Il a choisi de mourir.
La rédemption peut-elle exister dans ce lieu ou règnent violence et haine ? L’amour, la beauté éclore au milieu des débris ?

 

« Dieu sait que j’adore les livres, mais je n’en ai jamais lu un seul qui décrive la vérité »

 

Mon avis : J’ai aperçu pour la première fois ce roman sur le compte de Camille, et comme j’ai vu que l’histoire se déroulait dans une prison, je m’étais mis en tête de le lire. Introuvable à ma médiathèque (rien d’étonnant jusque là), je ne le trouvais pas non plus en libraire. Alors bien sûr, j’aurai pu le commander. Mais alors ce serait renoncer à se petit sentiment de bonheur et de surprise quand tu trouves enfin ce que tu cherches au détour d’une étagère. Et j’ai bien fait, car quelques mois après, je me suis inlassablement rendue au « D » de la section des romans étrangers, et il est apparu alors même que je ne m’y attendais plus !  Et re-quelques mois après, je le lisais enfin (cette attente n’a en revanche aucun sens, ni explication).

Pour en revenir au livre : il laisse une sensation étrange. Notamment en raison du fait qu’en tournant la dernière page, je n’ai pas eu l’impression de connaître davantage le narrateur qu’au début. Il y avait beaucoup trop de mystère, et il nous en apprend bien plus sur ce lieu enchanté qu’est la prison et les personnes qui y gravitent, plus que sur lui-même. Peut-être parce qu’il estime qu’il ne vaut pas d’être retenu dans les mémoires. C’est un personnage… dérangeant. Forcément. Mais touchant, quelque part.

Je ne saurais pas dire quel personnage fait office de fil conducteur. Car le narrateur donne l’impression d’être témoin et conteur. C’est tout. Et dans ce qu’il conte, il y a une grande place faite à York, le condamné à mort de la cellule voisine. Et plus encore, la dame, celle qui se veut être le dernier espoir de ces hommes. Mais il y a tellement de choses à côté qui sont également mises en avant, qui n’ont rien à voir avec elle, comme le quotidien de ceux des quartiers de non condamnés à la peine capitale. En fait, retenez juste que c’est l’histoire d’une prison, à travers les yeux d’un de ses habitants, qui en fait un lieu enchanté. Enchanté parce que traversé d’êtres extra-ordinaires, dans son sens premier.

Du fait des éléments surnaturels qui sont pour la plupart issus de l’imagination du narrateur (je dis la plupart, parce que je m’explique pas les tremblements de terre réels, qu’il assimile aux courses de chevaux d’or…), ma lecture m’a fait penser à La ligne verte. Je n’ai vu que le film, et je sais qu’il faut que je me bouge à lire l’oeuvre de Stephen King. D’autant plus que j’avais comme souvenir qu’il y avait un peu de magie dedans, ce que tout mon entourage me dément à chaque fois qu’on en parle. Ils me mettent vraiment le doute. Peu importe, revenons à notre sujet :  je crois que j’ai aimé En ce lieu enchanté tout autant qu’il m’a dérangé.

 

Ce que j’ai aimé relever : J’ai cru comprendre que, les porteurs de cadavres, soient les personnes qui rapatrient les corps une fois les injections létales terminées, sont des détenus. WTF ? Je sais pas si c’est la réalité, mais si ça l’est… WTF bis, je trouve ça tellement affreux ! On pourrait pousser le sadisme et donner cette besogne aux détenus condamnés également à une peine capitale, à grand renfort de « A qui le tour ? » comme au loto, qu’en dites-vous ?

 

Quelques citations :

◊ Peut-être les vilains mots sont-ils une façon de dire à la vie de la fermer.
◊ S’il y a en nous des choses trop petites pour être vues, ne pourrait-il pas y en avoir hors de nous de trop énormes pour être crues ?
◊ Alors, pour la première fois, il tomba amoureux. Non pas d’elle, à vrai dire, mais de la vie. 
◊ La décision appartient aux juges. Et un juge, ne manque-t-elle jamais de se rappeler, n’est qu’un avocat en robe noire.
 

•Ma note : 7,5/10•

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2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. ourdarkmaterials dit :

    Ayant revu le film récemment, je te confirme qu’il y a bien du fantastique dans La Ligne verte, n’en déplaise à ton entourage :p !

    Aimé par 1 personne

  2. Alors là, un grand MERCI ! Je me chargerai de le leur rappeler avec plaisir haha !

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