Et de trois ! Troisième roman avec « Rédemption » dans le titre (pour le n°1 et pour le n°2). Ca en dit long sur mes goûts parfaitement assumés.
La quatrième de couverture (revisitée-par-moi-même-car-celle-de-l’éditeur-est-douteuse) : « Après dix-sept années passées dans une prison de haute sécurité, Leland King revient dans sa ville natale de l’Ontario, où sa mère est en train de mourir. Quel crime a-t-il commis pour avoir été aussi longtemps privé de liberté ? Pete, son neveu, né pendant sa détention, l’ignore. Mais, dans ce patelin où l’on ne vénère que Dieu et la loi, il est bien le seul : personne n’a vraiment pardonné à Leland son passé criminel. Il faudra bien, qu’un jour ou l’autre, que Pete affronte la terrible vérité » (Je me sens l’âme d’un censeur à couper les passages de ce résumé pour lui faire dire la vérité… mille pardons).
« Leland King était de retour en ville. Il n’avait pas encore d’idée sur la question »
Mon avis : Bon petit roman comme je les aime, mais il ne m’a pas assez secouée pour prétendre à me rester en mémoire. Néanmoins, faut avouer que j’ai été surprise : je me suis bien plus attachée à Pete, le neveu un peu paumé dans sa vie, qu’à Lee, l’ancien détenu. Lee était trop mis à distance du lecteur, c’était compliqué de le cerner même si j’ai apprécié de nombreux côtés de sa personnalité, laquelle est malheureusement tout juste approfondie.
Pete est un chouette type. On le lui répète à plusieurs reprises, mais c’est la stricte vérité. Et pourtant il n’a pas forcément eu la vie facile au sein de cette famille recomposée et à l’ombre de ce beau-père pasteur. Ah le pasteur… Bon là, j’ai été servie : le cliché du religieux qui m’exaspère, on l’avait. Mais vous savez quoi ? Je raffole des clichés.
Pete m’a donc davantage conquise que Lee. Mais il y a un troisième personnage principal (jolie oxymore que voilà, non ?). Stan, le flic retraité, mais à la retraite que dans sa tête. La rédemption le concerne lui aussi, hanté par la dernière exécution par pendaison qu’il a escortée. Mais, de vous à moi : il y aurait jamais eu de Stan dans le roman, on aurait rien perdu, voire même gagné quelques pages de lecture. J’dis ça, j’dis rien.
Bref. Rédemption n’est pas un roman au suspense extrême. Certes, le crime de Lee est tu pendant un bon moment, et certains évènements sur la fin font un peu monter l’adrénaline. Mais on pouvait largement s’y attendre. Et c’est pas un tort en soi, c’est comme si l’auteur nous accompagnait, nous prévenait de ce qui allait se passer. Je pense que tout simplement, le roman est davantage axé sur la psychologie des personnages. Une bonne chose, si tant est que lesdits personnages soient suffisamment creusés, et ça n’a malheureusement pas été mon ressenti.
Ce que j’ai aimé relever : un passage. Ca m’arrive pas souvent d’en reproduire un, mais celui-ci m’a particulièrement plu (le fait qu’il y soit question de religion a tout avoir avec ce « particulièrement plu ». J’assume je vous dis ; le fait bis que je n’ai aucune autre citation à vous proposer n’est qu’anecdotique). Je vous laisse donc avec un Pete, grand frère bienveillant :
« _ C’est quoi un juif ?
_ Un juif ? Tu le sais très bien.
_ Jésus était juif. Mais les autres juifs l’ont tué. On a appris que tous les juifs sont responsables de sa mort.
_ Ecoute, dit Pete. Tu vois ce magasin, en ville, où on t’a acheté tes tennis ? Tu te souviens du type qui nous a servis ? Mr Gold ?
_ Oui, il avait des lunettes.
_ Exact. En tous cas, il est juif.
_ Ah bon ?
_ Oui. Mr Gold. Tu crois qu’il a personnellement tué Jésus ?
_ Je n’en sais rien.
_ Bien sûr que si. Tu ne te sers pas de ton cerveau, Luke. Qu’est-ce que tu penses au fond de toi ? »
•Ma note : 6/10•