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Un essai conseillé par mon prof de Culture G (encore et toujours). Avec un titre pareil, ma curiosité était à vif : ne sommes-nous pas dans le putaclic du livre, sérieux ? Je valide à 100%.
La quatrième de couverture
L’étude des différentes manières de ne pas lire un livre, des situations délicates où l’on se retrouve quand il faut en parler et des moyens à mettre en œuvre pour se sortir d’affaire montre que, contrairement aux idées reçues, il est tout à fait possible d’avoir un échange passionnant à propos d’un livre que l’on n’a pas lu, y compris, et peut-être surtout, avec quelqu’un qui ne l’a pas lu non plus.
Né dans un milieu où on lisait peu, ne goûtant guère cette activité et n’ayant de toute manière pas le temps de m’y consacrer, je me suis fréquemment retrouvé, suite à ces concours de circonstances dont la vie est coutumière, dans des situations délicates où j’étais contraint de m’exprimer à propos de livres que je n’avais pas lus.
Mon avis
Si la lecture tient une grande place dans ma vie, je n’ai jamais ressenti le besoin d’écrire en me mettant à la place d’un auteur. Bien sûr j’écris – à commencer par ce blog – mais ce que j’écris tient toujours du ressenti, je n’ai pas d’histoire à raconter si ce n’est la mienne (et elle n’a franchement rien de bien intéressant à dire !). Pour autant, je me rends compte que je me plais à lire des essayistes qui s’interrogent sur la littérature et l’écriture.
Avec cet ouvrage, je m’attendais à des petits tips pour savoir briller en société lorsqu’un sujet porte sur de la littérature. Seulement, c’est bien plus que ça. L’approche adoptée est plutôt étonnante mais l’on s’y laisse volontiers convaincre. Pierre Bayard vous explique pourquoi il vaut mieux s’adonner à la non-lecture qu’à la lecture.
J’ai aimé les différentes étapes par lesquelles le lecteur se laisse emporter. Une première phase de déculpabilisation (tout le monde oublie les lectures passées, Montaigne le premier) ; une phase de valorisation (on parle bien mieux et avec un recul suffisant, des livres que l’on a pas lus soi-même) ; et enfin une phase d’explication (les livres ne sont que prétexte à la critique, et la critique, c’est ce que vous êtes aptes à créer en parlant.. de vous-même). Pas certaine d’avoir été fidèle au raisonnement de l’auteur, mais comme il l’affirme si bien lui-même : les textes ne clament pas UNE vérité, c’est à vous de découvrir la vôtre sans vous trahir.
En conclusion de l’essai, c’est donc une nouvelle forme d’enseignement qui est promue : il faut cesser de s’auto-limiter dans nos lectures, les oeuvres ne sont pas des objets intangibles, se les approprier n’est pas les déshonorer, au contraire. Enseignons à nos étudiant l’art et l’acceptation de la non-lecture !
Dans les dernières pages, j’ai pu me rendre compte que Pierre Bayard visait davantage le futur artiste ou écrivain que le lecteur lambda. Sûrement parce que l’accent est mis sur la créativité de ceux-ci. Mais vous en faites pas, la lectrice lambda que je suis a totalement adhéré à la thèse et compte bien se l’appliquer, peu importe qu’elle ne crée pas !
Quelques citations
◊ C’est au contraire son amour des livres -mais de tous les livres – qui l’incite à se cantonner prudemment en leur périphérie, de peur qu’un intérêt trop marqué pour l’un d’entre eux ne le conduise à négliger les autres.
◊ L’essentiel est de parler de soi, ou de parler de soi à travers les livres – la seule manière, probablement, de bien parler d’eux.
•Ma note : 7,5/10 •
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