Sophie Adriansen – Je ne suis pas un héros

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J’ai réçu ce roman dans le cadre de la Masse critique Babelio Jeunesse. Je n’ai pas pour habitude de lire les romans ados, mais je ne répugne jamais à le faire quand l’occasion se présente. Et cette occasion-ci a été plutôt concluante !

 

La quatrième de couverture

Une maman et ses deux petites filles sont depuis des jours assises devant la boulangerie où Bastien prend son goûter.
Un vendredi de grosse pluie, il a la surprise de les voir débarquer dans son grand appartement d’un quartier chic de Paris : sa mère et sa petite sœur leur ont proposé la chambre d’amis. La cohabitation s’annonçait délicate, la mauvaise volonté de Bastien la rend vraiment difficile. Jusqu’à ce que, par la force des choses, l’attitude du garçon change.
Mais vouloir faire le bien est-il suffisant ?

 

 

 

« _ Pourquoi elles sont dans la rue ? »

 

Mon avis

Je trouve que ce roman est une réussite. J’ai beau retourner dans tous les sens, impossible de pointer quelque chose qui ne va pas. L’auteure a parfaitement su incarner Bastien, ce garçon de 11 ans, un peu nombriliste comme on peut l’être à cet âge-là. Il est quelqu’un de généreux, de par son éducation et de l’environnement sain dans lequel il grandit. Mais lorsqu’il est confronté à l’inconnu, à cette famille sans-abri venue de Roumanie, les clichés prennent le dessus, et il raisonne comme il peut, c’est-à-dire de manière très maladroite.

Sa façon d’être est contrastée par le comportement totalement naïf et touchant de Capucine, sa petite soeur dont le regard n’est obstrué par aucun filtre : pour elle, il s’agit d’une maman et ses deux filles, et elle ne comprend tout simplement pas où se situe la différence de situation avec sa propre famille.

Ce roman aborde la question de l’autre, et le fameux « délit de solidarité ». La beauté du message force à glisser ce bouquin entre les mains d’un grand nombre d’enfants, mais peut-être plus encore d’adultes. Rien de moralisateur là-dedans, juste une piqûre de rappel sur le fait que chaque personne est avant tout un être humain comme les autres. Cela vaut également pour les parents de Bastien, qui, en dépit de leur extrême générosité, ne peuvent s’empêcher de rester sur leurs gardes. Le fait que la maman de Bastien ait pris son sac à main dans sa chambre alors que ce n’est pas son habitude n’a rien de choquant, tout en étant un peu triste à la fois.

 

Ce que j’ai aimé relever

Saviez-vous que l’opercule sur les bigorneaux que l’on mange est en réalité fabriqué par la bête afin de se protéger ? Eh bien, maintenant oui.

La différence de culture est distillée au fil de l’histoire, et j’aime particulièrement quand elle n’apparaît pas trop ouvertement. Notamment lorsque Bastien s’étonne de ce que les petites olives (c’est ainsi qu’il surnomme la famille, en raison de leurs chevelures noires) n’ont pas le réflexe de ramener avec elles les beaux coquillages ramassés sur la plage. Elles profitent différemment des cadeaux de la nature : s’émerveiller devant semblait leur suffire amplement, jusqu’à ce que le papa de Bastien leur propose de les conserver (le droit de propriété n’est-il pas le préféré des Français après tout ?)

 

Quelques citations

 Je relis deux fois la définition sans comprendre. Je connaissais bien le sens du mot. Comment la solidarité peut-elle être un délit ?

Je suis soulagé de savoir que les olives ont libéré la chambre d’amis, qu’elles n’utiliseront plus la baignoire de la salle de bains et ne partageront plus nos repas dans la cuisine. Et je n’aurai plus besoin de mentir à Apollin. C’est sûr, c’est une bonne chose. Pourtant, d’habitude quand je suis soulagé je ne ressens pas ce pincement au coeur qui me gêne depuis que papa a annoncé que Magda, Sorina et leur maman étaient parties. 

 


•Plaisir de lecture : 9/10•

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