Tic-tac tic-tac. On est bientôt en 2020, c’est l’heure du traditionnel bilan livresque ! On parle de tradition à partir de combien de répétition d’un événement ? Deux, ça devrait le faire, non ? (2017 et 2018 si jamais)
Le top de 2019
Je n’ai pas eu de lecture qui m’a totalement retournée. Je ne m’en désole pas, j’ai pas envie d’être chamboulée à tout bout de champ non plus ! Il n’empêche que j’ai eu d’excellents moments de lecture, laissez-moi vous présenter les bienfaiteurs en cause :
Je choisis de commencer par celui qui allait forcément me plaire. Il traite de ces sujets qui me tiennent à coeur, pour lesquels j’aime m’infliger une petite piqûre de rappel afin de raviver mes convictions. Ce récit est court, mais efficace. Qu’il s’agisse de l’ironie dont fait preuve Hugo, ou encore le raisonnement qu’il tenait alors, je suis clairement conquise.
« Voyez Claude Gueux. Cerveau bien fait, cœur bien fait, sans nul doute. Mais le sort le met dans une société si mal faite, qu’il finit par voler ; la société le met dans une prison si mal faite, qu’il finit par tuer.
Qui est réellement coupable ?
Est-ce lui ?
Est-ce nous ? »
Je n’ai rien à ajouter.
Daniel Pennac – Comme un roman
L’essai pour se décomplexer. J’ai toujours aimé lire, je n’ai jamais appréhender cet acte comme pouvant être une forme de contrainte. Pour cette raison, je refuse de placer une pression sur mes épaules lorsque je m’attaque à tel ou tel monument de la littérature. Honnêtement, si j’aime pas, y’aura pas mort d’homme (d’autant plus que bien souvent, ledit homme qui est auteur dudit livre, est déjà mort depuis des lustres. Que peut-il lui arriver de pire, franchement ?).
Grâce à ce bilan et au retour sur ce bouquin, je suis frappée par une évidence : mon recul de la lecture pendant mes révisions des oraux s’explique très simplement. Jusqu’à la mi-septembre, et donc jusqu’aux oraux techniques, j’étais en mode bachotage intense, donc manque de temps. Mais ensuite, il me restait un mois entier jusqu’à mon grand oral, période moins intense et nettement plus propice à la lecture. Et pourtant je n’ai pas ouvert une seule page. Car chaque ligne lue m’apparaissait comme un élément que je DEVAIS exploiter pour mon entretien devant le jury. Idiot n’est-ce pas ? Malheureusement, c’est ainsi que ça s’est passé.
Gail Honeyman – Eleanor Oliphant va très bien
Je ne pouvais pas ne pas mettre un roman dans mon Top ! Pour ne pas vous mentir, j’hésitais avec un second. Je ne résiste pas à l’envie de vous le mettre, ma conscience de lectrice s’en voudrait trop : Carol Rifka Brunt – Dites aux loups que je suis chez moi.
Ma préférence va pour Eleanor, car c’est un personnage qui m’a tant rappeler Grace de Tu pourrais rater intégralement ta vie (et allez, ça continue le placement de produit comme si de rien n’était). Sauf qu’ici, l’histoire présente un côté plus dramatique, qui peut donner de la force au récit. Parce qu’on s’en doute, s’il faut préciser dès le titre que Eleanor Oliphant va très bien, c’est qu’il y a forcément un os quelque part.
Les Flop de 2019
Instantanément, je pense à Changer l’eau des fleurs de Valérie Perrin. Tiens ? Pas de lien hypertexte pour celui-ci ? Ben non, parce que pas fini, donc pas de chronique. Et pas fini parce que pas envie de le finir. Et pas parce qu’il me plait… Bref, n’y figure pas non plus les livres abandonnés, que je m’évite de chroniquer ici. Il y a donc Un long été à Istanbul Nedim Gürsel, et Moi, Lucifer, de Glen Duncan. Mais ce dernier, j’arrive pas à le présenter comme un flop. C’est vraiment à regret que je l’ai abandonné car j’ai eu des difficultés à le lire. Mais le principe du bouquin et l’humour noir de dingue, c’est validé. Bref, c’est parti pour les VRAIS flop :
Jean-Philippe Toussaint – L’Urgence et la patience
Euh, je sais plus pourquoi je l’ai pas aimé celui-là. Ca fait que 6 mois pourtant, mais vraiment, zéro souvenir. Peut-être que c’est juste ça en fait, j’étais clairement passée à côté et mon cerveau l’a carrément neutralisé. C’est un essai sur la littérature. Un bon sujet, qui peut être chouettement traité (c.f. mes top de cette année, tout simplement), mais pas là.
Ah cette déception-là… elle m’a fait du mal. On avait tous les ingrédients pour me plaire : une personne transgenre, détenue dans une prison pour hommes. Le potentiel était énorme. Les échos de lecteurs franchement élogieux. Je l’ai acheté. En BROCHÉ. Pas le temps de patienter. Ca m’apprendra. Le côté polar a noyé le sujet des conditions de vie de la personne transgenre en prison. Game over.
Les bonnes surprises de 2019
Aslı Erdoğan – Le bâtiment de pierre
La surprise ne tient pas aux sujets abordés, c’était plutôt cadeau de ce côté-là : Prison-Turquie-Purge politique. Mes appréhensions se plaçaient au niveau de l’écriture, on ne peut plus onirique et poétique (quasi synonyme pour moi, mais je voulais être certaine qu’on comprenne l’idée). Sauf que moi, les poèmes, merci mais.. non merci. Et là, j’ai ressenti quelque chose, donc oui, c’est une surprise, et une bonne.
Jaroslav Melnik – Espace lointain
Je ne suis pas totalement sortie de mon délire de « non mais moi, la SF, c’est pas vraiment mon truc, c’est juste un titre par-ci par-là… » Stop Chloé, t’aime la SF je vois pas d’autre explication en fait. Parce que le discours du j’aime-que-les-classiques-bien-connus-et-incontournables, ca va deux minutes. Là on est ni dans du classique, ni dans de l’incontournable (quoique ?) mais bien dans de la SF pure et dure.
Une excellent découverte donc, pour la maison d’édition aussi, au passage (merci au #varionsleseditions). Forcément, ça rappelle 1984, peut-être en un peu moins bien, mais avec un petit quelque chose en plus : la réflexion sur l’après d’un système injuste à détruire.
FIN. Pour les assidus du blog depuis au moins l’année dernière : non je n’ai pas tenu ma résolution pour 2019 qui voulait que je me remette à piocher des livres un peu au hasard à la médiathèque. On peut tout à fait reporter ça à 2020 (ou indéfiniment).
Je vous souhaite à toutes et à tous, une très belle année ♥
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