Jean-Paul Dubois – Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon

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Pour la petite histoire, j’ai fait acheté ce livre à ma mère pour qu’elle l’offre à l’anniversaire du père de ma meilleure amie (oui, je suis toujours aussi compliquée à suivre). Et je savais pertinemment que je finirai par le lire à mon tour, héhé.

 

La quatrième de couverture

Cela fait deux ans que Paul Hansen purge sa peine dans la prison provinciale de Montréal. Il y partage une cellule avec Horton, un Hells Angel incarcéré pour meurtre.

Retour en arrière: Hansen est superintendant a L’Excelsior, une résidence où il déploie ses talents de concierge, de gardien, de factotum, et – plus encore – de réparateur des âmes et consolateur des affligés. Lorsqu’il n’est pas occupé à venir en aide aux habitants de L’Excelsior ou à entretenir les bâtiments, il rejoint Winona, sa compagne. Aux commandes de son aéroplane, elle l’emmène en plein ciel, au-dessus des nuages. Mais bientôt tout change. Un nouveau gérant arrive à L’Excelsior, des conflits éclatent. Et l’inévitable se produit.

Une église ensablée dans les dunes d’une plage, une mine d’amiante à ciel ouvert, les méandres d’un fleuve couleur argent, les ondes sonores d’un orgue composent les paysages variés où se déroule ce roman.

 

« Il neige depuis une semaine. Près de la fenêtre je regarde la nuit et j’écoute le froid »

 

Mon avis

Je ne saurai pas trop dire si j’ai aimé ou pas vraiment. J’ai trouvé de nombreux à ma lecture, c’est certain. L’écriture que j’ai trouvée trop lourde à plusieurs reprises. Remplacer des termes par d’autres plus savant, je suis plutôt pour, mais pas pour chaque mot d’une même phrase, ça en devient laborieux et carrément pénible.

Mais mon plus gros souci avec ce roman au titre très plaisant (si je ne savais pas quoi penser des titres longs, je finis de plus en plus par les apprécier je crois), c’était le cheminement choisi par l’auteur. Rien d’original : un homme en prison, revient sur son passé jusqu’au moment fatidique qui a causé son incarcération. Cette alternance présent-prison/passé-un-peu-partout présente toujours un risque : celui de préférer une époque à une autre. Ce fut mon cas, où seuls les passages du présent gagnaient mon intérêt (et pas uniquement parce qu’on était dans une prison). Et au final, quand j’ai terminé les dernières pages où le passé rejoignait le présent, je me suis tout bêtement dit « pourquoi tout ça ? ». On va beaucoup trop loin dans le passé du narrateur, à mon sens. Bien sur, le but étant de donner un véritable contexte de compréhension quant à son malheureux geste l’envoyant tout droit en prison (les deriners chapitres s’y suffisaient…). J’ai pu admettre la rage qui l’a gagné, son besoin d’extérioriser ; en revanche, en dépit de l’extrême clémence dont je fais bien souvent preuve à l’égard des criminels de mes romans, là, je n’en ai pas ressenti l’envie. Tout ceci n’a même pas eu le mérite m’attacher à Paul, c’est vous dire. Je l’ai trouvé très creux comparé aux personnages qui l’ont entouré sa vie durant. J’ai préféré son codétenu Patrick Horton, fan de Harley, qui veut couper tout le monde en deux mais qui ne supporte pas physiquement qu’on coupe ses cheveux, qu’il considèrent comme des prolongements de son corps.

L’histoire n’est pas mauvaise, mais elle n’est pas folle non plus. Je n’accorde pas de particulière importance aux prix que peuvent recevoir un bouquin, mais quand on vous dit Goncourt, même une amatrice comme moi s’attend à quelque chose de fort, poignant.. bref, à quelque chose. Ca n’a pas été le cas pour moi.

 

Ce que j’ai aimé relever

Intendant d’une résidence, ça doit être cool selon où vous atterrissez. Vous n’êtes pas forcément QUE le concierge ronchon qu’on s’amuse à imaginer. Vous vous liez forcément avec les habitants, vous êtes tour à tour une oreille, une épaule. Pas sûr que mon image à moi soit plus fidèle à la réalité, mais avec ce que l’auteur a pu décrire, c’est tentant d’y croire.

Une rencontre de hockey entre l’URSS et la Tchécoslovaquie dont la capitale venait tout fraîchement de connaitre l’invasion des chars russes. Résultat ? Victoire des russes, refus des joueurs de se serrer la main, son coupé des télévisions tchécoslovaques au moment de l’hymne nationale russe pour finir sur un écran noir au moment de la montée du podium. Ca me fascine, cette étroite relation entre les conflits internationaux et le sport, vraiment.

Ford avait mis sur le marché des voiture Pinto, modèle dont l’épaisseur du réservoir était si faible que les voitures s’embrasait au moindre accrochage. Des études ont été menées, et puisqu’il reviendrait moins cher à l’entreprise de dédommager toutes les victimes plutôt que de rappeler toutes les voitures en circulation, la vie a continué comme si de rien n’était. Quoiqu’on en dise, il y aura toujours des gens pour estimer un prix pour une vie. A vomir.

 


•Plaisir de lecture : 6,5/10•

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