Véronique Deprêtre – Fanchon

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Retour du #varionsleséditions ! Et ce, malgré le fait que ma médiathèque ne soit toujours pas sortie du confinement en ce joli mois de mai (si jamais vous vous posiez la question, bien sûr que je le vis mal. Et si vous ne vous posiez pas la question, vous le savez quand même).

 

La quatrième de couverture

Partez à la dérive avec Fanchon dans un univers où, depuis la mort de son papa, tout et tout le monde va de travers : sa mère, sa grand-mère, sa sœur Chloé, et le chien Parsifal. Et il faut surtout éviter de croire que c’est grâce à Jean-Marc, l’ami de Mamy, que les choses vont s’arranger. Si les thèmes sont graves – l’enfant face à la mort et l’inconsistance parentale -, ils sont abordés d’une manière drôle et décalée. On rit donc beaucoup, et c’est tant mieux !

 

« Le papa de Fanchon, c’est le fils de Mamy. Il est mort d’une fracture au coeur, un infarctus, on dit. »

 

 

Mon avis

Je n’ai pas eu grand mal à choisir ma lecture parmi le catalogue des éditions belges ONLIT. Plusieurs facteurs m’ont convaincue : la jolie couverture, le prénom en titre qu’on entend peu souvent, mais qui identifie totalement à mes yeux, celui d’une petite fille un peu à part (désolée pour les Fanchon qui passent sur ce blog, on dirait pas comme ça, mais ma dernière phrase est un réel compliment). Mais surtout : il y est question d’une amitié entre la petite Fanchon et Jean-Marc, agent d’entretien du quartier ou quelque chose du genre.

Les ingrédients sont là, mais la mayonnaise n’a pas pris. Je n’ai eu aucun attachement pour aucun des personnages. Ils étaient à la fois tous dérangés et trop peu approfondis. Ce qui m’a le plus freinée dans ma lecture, c’est sans nul doute l’écriture. Elle se voulait humoristique, mais je l’ai seulement trouvée lourde, et du genre à faire passer chaque personnage pour plus idiot que son prochain. Car chaque chapitre est intitulé selon le personnage à travers les yeux duquel l’histoire avance. Et que vous ayez une Fanchon, une Chloé (la demi-soeur en école d’archi qui ne sait visiblement même pas prononcer la profession « assistante sociale » lui préférant « insistante sociale »), Mamy et enfin Jean-Marc, aucun style ne vous permets de respirer un peu. Tous sont lourds, vraiment.

Et c’est bien dommage, car l’histoire en elle-même aurait pu me toucher. La petite Fanchon et son double Fantômette par lequel elle cherche un peu de répit dans cette famille qui la délaisse. Mais non. Et pour Jean-Marc, j’ai seulement trouvé cette pseudo-amitié hyper malaisante. Je vais faire un rapprochement qui me coûte énormément, puisque j’ai, pendant une demi-fraction de seconde, à la fin du roman, pensé au magistral La Tanche. Ce dernier met en présence un adulte et une enfant là aussi. A la différence que l’adulte est un malade mental (la pédophilie pour être précise). Et bien, croyez-le ou non, j’ai été clairement moins gênée en lisant La Tanche que Fanchon. C’était moins glauque, j’y peux rien. Et les fins ont beau se ressembler fortement, celle de Fanchon ne m’a pas touchée (alors que j’ai chialé l’équivalent de la Méditerrannée pour La Tanche).

Pour conclure, c’est plutôt une déception. Heureusement pour moi, le roman était court donc ça n’a pas non plus été une corvée à lire. Je trouve ça simplement dommage.

 

Quelques citations

◊ Il tentait d’échapper à la rombière face à lui, qui le questionnait sur ses études. Les vieux veulent toujours savoir ça, comme si leur pension en dépendait.

◊ Son instinct maternel devait se les geler quelque part dans ses oublis de pilules, Chloé était tombée sur les plaquettes de sa mère en code morse : un vide, une pilule, deux vides, trois pilules. Une pour Chloé, une pour Fanchon, une pour Victor, et on avait fait le tour. 

◊ Plus vide encore que le cortex de Donald Trump, après qu’un neurone solitaire, égaré là par mégarde, n’eut rejoint avec soulagement tous ses petits camarades en bas. 

 


•Plaisir de lecture : 5/10•

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