Sophie Astrabie – La Somme de nos vies

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Heureusement que WordPress ne clôture pas les blogs pour inactivité, autrement j’aurais perdu quelques bons et moins bons souvenirs de lecture. Remettre la main à la pâte me met en joie en tous cas, on est repartis !

La quatrième de couverture

Camille, jeune fleuriste rêve sa vie, visite des appartements qu’elle n’a aucune intention d’acheter.

Marguerite, quatre-vingt-sept ans, met en vente son appartement qu’elle s’est pourtant juré de ne jamais quitter.

Derrière leurs fenêtres qui se font face, dans cette rue parisienne, la vie de l’une n’apparait à l’autre qu’en reflet. Les mensonges de Camille à son entourage et les secrets de Marguerite enfouis soigneusement depuis l’enfance se croisent et se répondent.

Comment prendre sa vie à bras-le-corps quand on a décidé d’en vivre une autre ?

Quand elle décida de louer cet appartement, Camille le fit pour une seule raison : la vue.

Mon avis

Mon enthousiasme introductif est retombé net. Je ne sais vraiment pas quoi dire sur ma lecture. Je ne pense pas avoir perdu la main pour rédiger une chronique, on est plutôt sur une défaillance de pâte en fait (si vous ne comprenez pas un traitre mot de ce que je raconte, relisez plus haut pour la métaphore filée : main/pâte.. bref). Le bouquin n’est pas mauvais, évidemment que non. Mais je l’ai trainé de fin juin à aujourd’hui, c’était donc à prévoir : j’ai un mal de chien à me souvenir de ce que j’ai lu et si ça m’a emballée. Que j’oublie une histoire, en vérité, ça n’a rien d’alarmant me concernant, mais que j’oublie les sensations que celle-ci me procure, là j’avoue que je songe à consulter quand même.

Alors est-ce que ce livre est tout simplement mal tombé ? C’est très possible en effet, après tout, si je me fie au résumé, c’était bien un roman de type tranche de vie, avec en prime une relation entre deux femmes de générations différentes. Mon genre, si tant est que j’en ai un. Partons du postulat que oui, et que ça s’y rapproche : j’ai trouvé le déroulement des vies de chacun très forcé/rapide/pas convaincant ? Piochez-donc le qualificatif que vous souhaitez. Les petites révélations, notamment sur la vie passée de Marguerite m’ont semblées carrément clichés (oh ! On dirait bien que la mémoire me revient finalement !). Pour Camille, c’était un peu plus fun, j’ai plus particulièrement aimé les côtés de sa personnalité développés par l’autrice. Beaucoup de choses dans lesquelles je me suis un peu reconnue c’est vrai. Et pourtant, là encore, un truc m’a bloquée : je ne me suis pas pour autant attachée à elle. A aucun des personnages principaux ni même secondaires (en même temps, ces derniers sont VRAIMENT survolés). Enfin, je mens un peu, Thomas est celui qui m’a laissée le moins indifférente. Je n’ai d’ailleurs pas bien compris pourquoi il n’avait pas sa place sur la quatrième de couverture, m’enfin bon, pour ce que j’en pense des quatrième de couverture…

Je sais que c’est un roman qui a beaucoup plu, car je le suivais de près sur Instagram. Faut dire que j’apprécie énormément les posts de l’autrice, Sophie Astrabie. Elle partage plein de choses avec un humour et une écriture dont je suis réellement fan. Et c’est peut-être aussi pour cela que je suis passée à côté de son roman : je n’ai pas retrouvé ce qui me plaisait tant. En même temps, je me doute qu’écrire un post de quelques centaines de caractères ne peut en rien être comparable à la rédaction d’un bouquin.

Au final, il m’aura fallu plus de 500 caractères à moi, pour mettre le doigt sur le nœud du problème : l’écriture. Je vous assure que pour moi, c’est une révélation, car j’ai vraiment choisi ce bouquin pour l’écriture de son autrice. Attention, elle n’a rien de dérangeante objectivement ! Elle ne répond juste pas aux attentes que j’en avais. Notamment avec ses comparaisons, nombreuses, je vois que je les ai toutes post-itées. Leur nombre en soi, peu importe, mais leur contenu laisse dubitatif haha ! C’est alambiqué (je trouve que cet adjectif sonne parfaitement ici, si j’ai détourné son sens, je vous présente mes plus plates excuses). Pour les citations que j’ai retranscrites, en les relisant à froid, je me rends compte qu’elles sont certes jolies, mais pas une ne s’est révélée être LA citation. Celle que j’ai envie de mettre en gros, en gras et en travers de la page. Là encore, j’ai ce sentiment de lourdeur, que c’est forcé : en lisant la phrase, je sais que son auteur s’attend à ce qu’elle soit retapée dans les citations du livre par les lecteurs sur Babelio. C’est cramé direct. Or, moi, je déteste faire comme tout le monde, et si j’ai bien un plaisir sur Babelio (que je n’entretiens plus tant que ça à vrai dire…) c’est bien celui d’écrire une citation qui n’avait jusque là frappé personne.

Bref, bref, BREF. Pour résumer cet avis, je suis une chipoteuse infernale, qui se prend pour Dieu sait qui à avoir des attentes envers l’écriture d’un auteur. Oh ! et égocentrique aussi, car je parle, comme toujours, plus de moi que du livre. Même quand il s’agit de conclure mon avis ici présent. Promis, j’essaie de me rattraper pour les prochains bouquins.

Ce que j’ai aimé relever

Un passage décrit Camille qui, après avoir avalé un verre de vin blanc, a « senti ses muscles se détendre ». Je ne suis pas certaine que l’autrice voyait cela autrement que pour dire que l’alcool avait ici des vertus apaisantes. Mais j’étais obligée de relever cette phrase dans la mesure où c’est exactement celle que je sors à chaque fois que je bois et que je m’approche doucement mais sûrement vers le stade de la fille pompette/saoûle/cartable (là encore, je vous laisse le soin de choisir). Sauf que moi, c’est pour de vrai, je sens vraiment mes muscles qui réagissent d’une manière à la fois étrange et très agréable. Voilà. Cette catégorie de mon article est vraiment pas très utile, je m’en aperçois également, ne vous inquiétez pas.

Le moment où j’ai le plus avancé ma lecture était pendant mes quelques jours de vacances en Bretagne. Et forcément, j’ai trouvé qu’appeler « mon ciel breton » celui dont « l’humeur pouvait changer d’une minute à l’autre » prenait clairement tout son sens.

Quelques citations

Une montre. Thomas ne comprend pas que l’on puisse mettre autant d’argent dans un objet qui donne l’heure. Il a l’impression d’être face à une mise en abîme dans laquelle les hommes n’arrêtent pas de sombrer. L’argent gagné par du temps dépensé à gagner de l’argent pour connaître la valeur de l’argent.

Et c’est sans doute cela vieillir, des saveurs moins intenses mais, de fait, des douleurs plus supportables.

Est-ce parce qu’il avait risqué la paralysie qu’il réalisait à quel point et depuis toujours sa femme avait permis tous ses mouvements ? (Je ne fais pas l’affront de mettre la phrase qui suit, parce que ça rend cette jolie citation FORCEE. Voyez par vous-même : C’est dans ces périodes d’affaiblissement que l’on mesure la force donnée par les autres. Oui, au final, je suis une effrontée.)

Elle avance, elle fait un pas après l’autre. Elle relève son pied avant que l’autre ait le temps de toucher le sol et elle se rend compte que le secret des choses qui marchent se trouve là. Camille a essayé de marcher en ne levant son pied qu’une fois que le premier a entièrement touché le sol, du bout de l’orteil à la courbe du talon. C’est aussi absurde que de tenter de pédaler après avoir trouvé le parfait équilibre à vélo.


•Mon plaisir de lecture : 6,5/10•

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