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Faut savoir que j’ai un passif avec les Chair de poule. J’ai des bribes de souvenirs, où j’accompagnais ma mère à la bibli de mon village et j’en ressortais avec un truc comme ça. Je me demande si c’est vraiment moi qui choisissais de prendre ces bouquins, et si c’est le cas, alors j’avais 9 ans et j’étais masochiste, je ne vois pas d’autre explication.
C’est en discutant avec Marie du blog OurDarkMaterials que je me suis auto-challengée à relire un Chair de poule. Dès le départ, cette histoire débutait mal : j’ai fait en long, en large et en travers les rayons ados de la médiathèque de mon nouveau village. Sauf que c’était au rayon jeunesse, mais jeunesse très jeune, voyez ? Et qu’il est effectivement inscrit sur le livre « 9-10 ans ». Ma fierté aurait pu en prendre pour son grade mais pas du tout, je le clame haut et fort : ces couvertures multicolores coucou-lit-nous-on-est-tout-choupi-mais-en-fait-absolument-PAS, je m’en méfie grandement. Et vous allez découvrir que j’ai mes raisons.
La quatrième de couverture
Pourquoi les grands-parents de Julie et de Mark ont-ils aussi peur d’Henry, le garçon de la ferme ? Quel est ce vieux livre de sorcellerie dont il parle tout le temps ? Que font ces horribles épouvantails au milieu du champ de maïs ? S’animent-ils vraiment la nuit, comme Henry le prétend ?
« _ Hé, Julie ! Atttends-moi ! Ce que t’es pressée !
Je tournai la tête. La lumière vive du soleil me fit plisser les yeux »
Mon avis
Je n’ai pas de souvenirs précis, mais je sais vous dire exactement et avec précisions lesquels j’ai lus. Rien que par le titre ou pire, le dessin sur la couverture. Le traumatisme est immense, vous n’avez pas idée. Les épouvantails de minuit en fait partie (sans être le pire, qui était déjà emprunté et que j’ai eu l’audace de réserver à la médiathèque. D’un peu plus, on pourrait apercevoir une bribe de courage quelque part). Il va de soi que je me souvenais avoir été flippée, point. L’histoire, c’est le néant. Je me doutais, a minima, qu’il y avait des épouvantails. Toutefois, je suis dans un déni tel, vis-à-vis de cette collection de livres, que jusqu’à la fin, j’étais persuadée qu’on allait me pondre une explication rationnelle. Mon mini-moi était forcément plus apaisé de se dire que tout ceci n’était qu’une vaste blague, donc je me suis créé de faux souvenirs. Tout ceci mérite clairement une psychanalyse plus approfondie, mais pas le temps ni l’espace pour ça.
Donc, le bouquin parle bien d’épouvantails, pire, ils sont dans des champs de maïs. Je répète, des champs de maïs les gars. On sait tous que ça n’augure jamais rien de bon, même dans les Harry Potter, y’a une scène hyper angoissante dans un champs de maïs alors qu’ils sont tous supposés citadins ou cloitrés dans un château-école ! Bref, je m’égare. Vous conviendrez avec moi, que pour une enfant de 9 ans, ça a de quoi être flippant quand même ? Même lors de ma relecture j’étais pas tranquille, y’avait des passages où je me disais franchement : « mais okaaaaay ». Un exemple :
« _ Monsieur Mortimer n’exploite plus sa ferme.
_ Ah bon ? Pourquoi ? demandai-je.
_ Parce qu’il est mort, répondit Henry d’un ton solennel.
Vous voyez ce que je voulais dire en parlant de l’humour d’Henry. »
Non, je ne vois pas non. C’est QUEL GENRE D’HUMOUR CA ? Pardon, je me reprends.
Juste, encore un dernier petit exemple, pour la route : la narratrice parle du fils de Henry en ces termes : « Et même s’il pouvait être charmant, il avait un mauvais fond ». Personne ne dit ça de quelqu’un, généralement, on s’attend plutôt à l’inverse : il était pénible mais il avait un bon fond. Là non, on te dit noir sur blanc que le type n’est pas net. Mais CASSE-TOI DONC D’ICI ! Entre le père et le fils, on a notre dose d’infréquentabilité tu crois pas ?
Pour conclure, je crois qu’on peut dire que ma volonté de combattre mes démons du passé nous laisse un résultat mi-figue mi-raisin. Je n’ai vraiment pas envie de rire du mini-moi, parce que 16 ans plus tard, je le comprends tout à fait. Mes enfants ne liront JAMAIS de chair de poule avant l’âge de 18 ans révolus. Et il ne regarderont pas non plus à la TV cette superbe émission au doux titre de « Fais-moi peur » qui portait on ne peut plus mieux son nom ! Mais c’est une autre histoire qui mérite une consultation freudienne à part entière.
•Mon plaisir de lecture : la bonne blague.•
« ces couvertures multicolores coucou-lit-nous-on-est-tout-choupi-mais-en-fait-absolument-PAS, je m’en méfie grandement » tu m’as tuée !!!
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