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Pour la petite anecdote, ce bouquin, je l’avais vu un jour sur bookstagram. Il m’avait marquée, sauf que le temps a passé, je ne me souvenais ni de quoi il s’agissait, ni du titre, ni de l’auteur. Avec ça. Ou plutôt, SANS ça, j’étais mal barrée. J’ai donc fait appel à la communauté Instagram qui a réussi à me retrouver l’objet de convoitises avec les indices les plus pourris que j’ai fournis (lesquels étaient non seulement pauvres, mais de plus, en partie erronés : j’ai dit qu’il me semblait que l’auteur s’appelait Philippe). C’est l’ampoule qui a sauvé la donne : elle je m’en souvenais bien.
La quatrième de couverture
Les Doges, un lieu-dit au fin fond des Cévennes. C’est là qu’habite Gus, un paysan entre deux âges solitaire et taiseux. Ses journées : les champs, les vaches, le bois, les réparations. Des travaux ardus, rythmés par les conditions météorologiques. La compagnie de son chien, Mars, comme seul réconfort. C’est aussi le quotidien d’Abel, voisin dont la ferme est éloignée de quelques mètres, devenu ami un peu par défaut, pour les bras et pour les verres.
Un jour, l’abbé Pierre disparaît, et tout bascule : Abel change, des événements inhabituels se produisent, des visites inopportunes se répètent.
Un suspense rural surprenant, riche et rare.
« C’était une drôle de journée, une de celles qui vous font quitter l’endroit où vous étiez assis depuis toujours sans vous demander votre avis. »
Mon avis
Cette histoire, entre le bouquin et moi, qui a démarré d’une jolie manière, par une recherche à partir d’un vague souvenir… est une histoire qui ne se finit pas en un « ils se marièrent eurent beaucoup d’enfant« . D’une, parce que ce serait quand même très bizarre et anatomiquement parlant impossible, et de deux, parce que ce fût un rendez-vous manqué.
Et je dis pas ça juste en raison du fait que ce soit un policier/thriller/j’en-sais-rien-quoi, vous savez à force que pour moi, un roman est avant tout un roman, le reste, c’est du détail. Bref, le genre n’est pas ce qui m’a le plus posé souci. Dès le départ, j’ai senti un couac avec l’écriture. Prenez l’incipit retranscrit plus haut (qui n’est pas l’exemple le plus parlant) : ça sonne chouette, mais pour moi ça n’a AUCUN sens, donc ça me fait lever les yeux au ciel (sans pour autant engrosser ce dernier… tu l’as, la blague à deux balles ?). Quand on arrivait sur des phrases qui dépassaient les trois lignes, clairement, pour moi, ça sentait pas bon. Et le problème, c’est qu’il y en avait vraiment beaucoup des comme ça dans les premiers chapitres.
Par la suite, ça allait mieux, l’action commençant à arriver ainsi que quelques dialogues, j’ai pu souffler un peu. Sauf que. Parlons-en des dialogues. J’ai en horreur lorsque les conversations finissent avec des tirets ne correspondant plus à la bonne personne, je vous jure que j’en jetterai le bouquin par la fenêtre (en plus de rien supporter, la fille est légèrement sanguine). SURTOUT quand je me rends compte, au bout de la troisième fois à compter les tirets pour savoir qui parle et à quel moment, que c’est une faute et non pas mon cerveau qui est trop lent. Faute de l’auteur, de l’éditeur… que sais-je, et puis je m’en fous, le mal est fait. Ca joue beaucoup trop avec mes nerfs. Le pire étant, en l’espèce, qu’il n’y avait que deux pauvres gus à échanger des palabres. Gus et Paradis. Un Gus donc, mais deux gus. Bref, un Enfer je vous dis. (Parce que mon aigreur n’aura jamais raison de mon humour héhé).
Une autre remarque : si j’ai pu trouver l’expression originale, autant vous dire qu’au bout du 68ème « suceur de bible » que je lisais, j’ai (re)commencé à lever les yeux au ciel. Pas à la recherche d’une réponse divine, juste par pure exaspération.
Je suis actuellement en train de me creuser les méninges pour vous rapporter un truc qui m’aurait particulièrement plu dans ma lecture… C’est délicat. Car même l’intrigue un peu à suspense, qui a sûrement valu l’étiquetage « policier » au roman, n’a pas hyper bien pris avec moi. J’étais un peu de marbre. Et je me suis aperçue que le problème était avéré quand il a été question de la redécouverte d’une clé, perdue plus tôt dans le roman, et dont je ne me souvenais ABSOLUMENT pas. Pour rappel, le livre fait à peine 200 et quelques pages, et je l’ai lu dans un temps relativement limité. J’aurai sûrement pas dû oublier cette clé, cela va de soi.
Je n’ai pas envie de conclure que sur du négatif, parce qu’en dépit de cette longue liste, ma lecture n’a pas été des plus horribles, vraiment. Juste une lecture « sans ». Sans quoi ? Sans tout en fait : sans émotions ressenties, sans écriture m’ayant positivement marquée, sans attachement aux personnages. Alors, juste pour ne pas finir sur une trop mauvaise note, j’affirmerai tout de même que le petit Gus, malgré tout, il aura su marquer quelques points avec moi, dans ses relations aux animaux. C’est déjà mieux que rien, pas vrai ?
Ce que j’ai aimé relever
Le malabar qui s’appelle Jean Paradis. Comme Nino Paradis issu de cette merveille. Oui, ça m’a ENORMEMENT gênée.
Un truc m’a frappée lors d’un passage : en tant que chrétiens moyens qui se respectent (comprenez : qui a fait du cathé parce que ça faisait plaisir aux grand-mères, mais pour qui Dieu et sa clique, ça lui passe on ne peut plus au dessus de la tête), on connait tous sur le bout des doigts le Notre Père, mais pour ce qui est du Je Vous salue Marie, y’a plus personne. Pas très loi de la parité tout ça hein (et après on s’étonne que je sois une si piètre croyante ?).
Restons dans le bon délire chrétien, tout en s’éloignant du catholicisme. Un pasteur entre en jeu dans l’histoire. Dans un temple, j’en conclus donc qu’on se situe davantage dans le protestantisme. Sauf que. On nous sort une comparaison qui m’a laissée bien perplexe, voyez un peu : « Il n’avait pas entendu le pasteur arriver, à croire que le serviteur de Dieu était apparu comme le Saint-Esprit descendu du ciel ». Or, si mes connaissances cultuelles minimes sont justes, les protestants réfutent l’idée-même d’une trinité. Donc adios le Saint-Esprit (et après on s’étonne qu’il y ait des guerres de religion ? Bonjour l’imbroglio).
Vous savez que je ne me suis pas sentie peu fière quand j’ai lu et surtout compris qu’Abel prenait son vin pour faire chabrol ? Pas le genre de truc qui m’aidera beaucoup dans la vie, mais qu’importe : je remercie mon Papa pour cette culture là.
Est-ce que, vous aussi, vous avez connu chez votre Papi/Papa le calendrier Almanach avec un épagneul tenant une bécasse dans sa gueule ? Je suis pas sûre que ç’ait été mon cas chez mon Papy en fait, mais j’ai eu bien trop facilement l’image en tête pour ne pas l’avoir déjà croisée quelque part !
•Mon plaisir de lecture : 5,5/10•