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Rien de particulier à introduire, je rentre du boulot et j’ai la flemme. Et comme j’aime pas reporter la rédac de mes chroniques après avoir fini une lecture, je vais quand même faire un effort pour donner a minima mon avis.
La quatrième de couverture
Dix-neuf fois Colin est tombé amoureux.
Dix-neuf fois la fille s’appelait Katherine.
Pas Katie, ni Kat, ni Kittie, ni Cathy et surtout pas Catherine, mais KATHERINE.
Et dix-neuf fois, il s’est fait larguer.
« Le lendemain du jour où Colin Singleton, illustre enfant surdoué, eut son bac et fut largué par sa dix-neuvième Katherine, il prit un bain. »
Mon avis
J’ai pas fait de propos introductifs, mais faut tout de même que je vous ponde le contexte. Je connais bien évidemment de nom, John Green, et ai vu passer nombre de ses romans sur Booksta. Jamais été attirée, en dépit du bien fou qu’on en disait. Puis, une couverture rouge flamboyante a su se démarquer de la masse, puisqu’on parlait vachement moins de ce roman-ci. Avec le recul, je me dis que c’était peut-être pas sans raison… Pour moi, ce bouquin, c’est un lot de promesses non tenues. Et je suis même pas déçue, quelque part, je savais qu’on ne pouvait pas faire confiance à ce M. Green. (à peine 4 phrases et je m’emballe déjà, ça va être long. Pour vous. Et pour ce cher John que je ne connais ni des lèvres ni des dents et auprès de qui je m’excuse par avance pour mes accès stupides de reproches).
Pour les promesses non tenues, je vous glisse notamment les petits commentaires en quatrième de couverture, par une photo quelque part sur l’article. Je n’ai ni « rigolé », ni « éclaté de rire » (ce qui, soit dit en passant, veut dire la même chose) et je suis même pas sûre d’avoir « souri ». Pour l’évasion, faudra repasser également, on en apprend vraiment peu sur le Tennessee. Et les usines de ficelles à tampon hygiénique, pardon, mais moi c’est pas tout à fait CA qui me fait rêver en fait. J’ai clairement conscience d’être un vieux serpent qui crache son venin, là, maintenant, tout de suite. Mais mettez-vous à ma place : c’est du jeunesse. C’est censé être une valeur sûre. En tous cas, j’ai décrété que ce devait l’être. Le jeunesse doit capté l’intérêt de son lecteur, encore plus que les autres romans. Là, je n’ai trouvé ça ni drôle, ni emprunt d’un beau message. J’y ai juste vu Colin, ce sale gosse surdoué qui nous les brise sévère à se lamenter H24 : les jours pairs, il pleure sa Katherine XIX, les jours impairs, son manque de génie.
Le délire du Théorème pour comprendre les relations sociales, ça me bottait vraiment au départ. Et ça m’a très rapidement ennuyée. Pourtant, les maths sont une science qui, des fois, très rarement, les 29 février, me manquent. Là, l’auteur dans sa postface nous indique que le Théorème existe vraiment, élaboré par un de ses potos matheux, retracé en annexe du bouquin. Et surtout, il conclue ainsi : « Lire cet appendice, comme d’autres appendices, est facultatif, bien sûr. Mais quel pied ! Vous allez vous régaler ». L’affront de cet homme. J’en suis restée bouche-bée quand j’ai terminé de lire le fameux appendice. Pas la bouche-bée de celle qui a des étoiles dans les yeux, la bouche-bée de celle qui se dit « l’affront de cet homme ». Encore et toujours du mensonge. Remboursé ! (bon, ça c’est déplacé de ma part, c’est un livre de médiathèque. A 6€ l’adhésion pour l’année, je pourrai la mettre en veilleuse…)
J’aimerai en revenir à Colin. Qu’il en prenne encore un peu pour son grade. Comme le bouquin, il avait lui aussi un gros potentiel : son côté surdoué, nul pour raconter des histoires, son talent pour les anagrammes, une fois de plus le postulat de départ était bon. Mais allez donc que même ces côtés-là, il a réussi à me les faire sortir par les yeux. Il est surdoué mais PAS un génie, très jolie différence soulevée, mais s’en plaindre de façon égocentrée comme il a fait, c’est non. Les histoires, il les raconte mal, pour de vrai. Et quand c’est à vous de lire ladite histoire, c’est non bis. Les anagrammes sont présents tout au long du récit, avec une petite révélation à la fin de l’histoire, sauf que (bon là on y peut rien en soi) mais avec la traduction en français, c’était peut-être pas toujours ça. Et comme ça venait de Colin et que je vous rappelle qu’on n’aime pas Colin, c’est donc non ter.
Le seul point véritablement positif de Colin, c’est Hassan, son meilleur ami. Le seul personnage un tant soit peu digne d’intérêt dans ce livre. Le seul drôle pour de bon, le seul qui pense aux autres avant lui-même. Le seul qui se remet en question quand il se brouille avec Colin (alors que c’était -en toute objectivité de ma part bien sûr- entièrement la faute de Colin).

Ce que j’ai aimé relever
La différence surdoué/génie. Ca parait évident, maintenant que je le lis, mais je suis contente de l’avoir lu, faut bien l’avouer. Des études ont été menées sur des échantillons de population d’enfants surdoués ou pas, et le pourcentage d’adultes qui finissaient intellectuels de renom, était le même pour les deux types de population.
Il n’y a pas de traduction anglaise pour « sillage », employé dans le cas de l’empreinte laissée par un parfum. J’aime beaucoup ma langue maternelle, dommage que mon pauvre vocabulaire se résume à « quand même / vraiment / mais ».
8 piqûres de frelons en instantané pour Colin. Really ? Guêpe, je veux bien, mais frelons, il y serait probablement resté non ?
Quelques citations
◊ En général, pleurer ajoute quelque chose : pleurer, c’est soi, plus les larmes. Mais ce que Colin éprouvait à l’exact opposé. C’était soi, moins quelque chose.
◊ Le surdoué est capable d’apprendre à une vitesse phénoménale ce que d’autres ont déjà compris ; le génie découvre ce que personne avant lui n’a découvert. Le surdoué apprend ; le génie fait.
◊ _ Tu n’as qu’à leur dire que tu as trouvé un boulot d’été dans une colo, proposa Colin.
_ Bonne idée, sauf que je ne mentirai pas à ma mère. Il faut être immonde pour mentir à sa mère.
_ Hum.
_ D’un autre côté, si quelqu’un d’autre le faisais à ma place, j’y survivrai.
◊ _ Tu veux dire le bénédicité ?
_ Bien sûr, dit Hassan en s’éclaircissant la voix. Bismillah, dit-il avant de prendre sa fourchette.
_ C’est tout ? s’étonna Hollis.
_ C’est tout. Nous sommes un peuple concis. Concis et affamé.
◊ Partisan autoproclamé des quatre A : les Accoster, les Amadouer, les Allonger, les Abandonner.
•Plaisir de lecture : 4/10•
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