Jodi Lynn Anderson – Peau de pêche

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Que je vous raconte comment j’ai choisi ce roman à la médiathèque. Je me devais de trouver rapidement mon butin, car j’avais attaché ma petite chienne devant et que ça me brisait le coeur (mère poule assumée). Donc comme toujours dans la panique, je fais des erreurs. Déjà, je comptais piocher un roman jeunesse. Il s’agit d’au moins le quatrième roman de cette catégorie que j’emprunte à ma médiathèque, et j’ai toujours pas imprimé que ce sont des romans mélangés aux catégories adultes. J’étais donc encore une fois perdue au milieu des Chair de Poule (mauvais souvenir) et autres livres enfants. Bref. Finalement je retourne au rayon adulte, j’attrape vite (je vous rappelle que je suis pressée à la base) une jolie tranche orange. Je parcours en une demi-seconde la quatrième de couv, je vois Ann Brashares, autrice de l’incontournable « Quatre Filles et un jean » je me dis banco. Buuuuup. Bien sûr que non, déjà, qui cherche le nom d’un auteur ou autrice sur la quatrième alors qu’il est en gros plan sur la couverture ordinaire ? Evidemment, Ann Brashares portait juste un avis sur le roman, elle ne l’avait pas écrit. Bref, cette intro est beaucoup trop longue dans toute l’histoire des intros trop longue. On enchaîne.

La quatrième de couverture

Comment découvrir le secret de la parfaite pêche de Géorgie ?
– Travailler tout l’été dans un verger avec deux filles qui n’ont rien (mais absolument RIEN) en commun avec vous.

Tomber amoureuse sous le soleil torride du Sud.
– Savourer l’odeur des pêchers, la fraîcheur d’un lac en pleine nuit…
– Mais surtout, comprendre que l’amitié est plus forte que tout.

« Cet été-là, en sortant d’un bar sur Mertie Creek, deux camionneurs, le Routard et Mad Dog, après avoir bu toute la nuit en écoutant Kenny Chesney sur le juke-box, trouvèrent sur leur pare-brise un assortiment de dessous féminins – un string, un slip portant l’inscription dimanche et un autre orné d’une tête de singe. »

Mon avis

Ce livre a alimenté ma frustration la plus idiote. Frustration parce que je m’attendais à une certaine chose, au regard de la quatrième de couverture, qui n’est jamais arrivée. Idiote, parce que je savais très bien que ce que j’attendais était impossible. Je situe très bien ce genre de roman, la période d’écriture, la nationalité de l’autrice, tout un cocktail qui m’obligeait à savoir que non, deux adolescentes ne finiraient pas amoureuse l’une de l’autre. Mais je vous assure que ça aurait été tout à fait imaginable, jusqu’aux derniers chapitres. La relation de deux d’entre elles a été marquée d’ambiguïté dès le départ. Malheureusement, cette ambiguïté a fini par laisser transparaître quelque chose de très différent du sentiment amoureux, quelque chose qui colle mieux à ce que la société attend d’un roman jeunesse de 2006. De la rivalité entre filles. Aaaaargh quel gachis. En voilà qui auraient besoin de passer par la (re)découverte de la notion de Sororité.

J’ai pas voulu mettre le nom des protagonistes pour faire comme si je ne spoilais rien, mais c’est ridicule dans la mesure où parmi les trois filles mises en scène, deux sont cousines. J’imagine fort bien que si une relation homosexuelle soit difficilement abordée, ne parlons même pas de l’inceste. Dieu préserve notre jeunesse américaine puritaine.

En dehors de ce détail énormissime pour moi, la lecture a été sympathique. Pas vraiment folle non plus, je crois que je n’ai aimé que Birdie. Présentée comme la plus immature, ce qui s’avère très rapidement faux. Elle a simplement une maturité différente, ce qui la rend d’autant plus touchante. Quand certaines sont tourmentées par leur relation avec les garçons, ou leurs parents, Birdie donne tout son être pour sauver le verger familial en lequel tout le monde a cessé de croire. J’ai aimé Birdie et son verger. Elément central du roman, on fait pire décor. Puis moi j’aime bien quand on me parle de la terre, de l’attachement de l’humain à celle-ci, au-delà de son simple instrument de travail. Une forme de communion que je n’ai pas connue, mais que j’admire.

Figurez-vous qu’il s’agit d’une trilogie. Et que bien évidemment, il n’y avait pas la suite à ma médiathèque, j’ai au moins eu le temps de voir ça. Non pas que je savais alors que c’était une saga, c’est juste que les autres tomes sont identiques mais vert et rose. Pour sûr, ça aurait attiré mon oeil. La question étant de savoir si je vais essayer de me dégoter la suite ? Non. Déjà parce que ma flemme est assez prononcée. Ensuite, parce que j’ai pas adoré au point d’en lire davantage. Enfin, il semblerait que le deuxième tome est vraiment pas ouf. Et enfin bis j’ai lu les résumés et non, Murphy et Leeda n’auront vraiment pas d’idylle. Diantre.

Il n’empêche, je suis tout de même curieuse. J’aurais aimé savoir ce que l’avenir leur réserve, les secrets révélés, ces petites choses. Si vous le savez, dites-moi s’il vous plaît. Et si jamais en vérité il y a vraiment un début de semblant d’histoire d’amour entre les deux filles, alors contactez moi immédiatement au 06 6… non je blague. Un petit commentaire/message privé suffira.

Ce que j’ai aimé relever

Je triche un peu avec la catégorie, en principe, ce sont des choses relevées dans ma lecture. Plutôt que de la laisser vide, je voulais simplement exprimer mon amusement du jour : à midi, j’ai mangé une tielle, un bol de soupe au potiron, le tout accompagnée de ma serviette de table hawaïenne d’un orange vif. Un repas orange, qui aurait plu à Jacob (c.f. mon article sur ce roman). Assorti avec le roman donc. Voilà, c’était pour vous pondre un petit final tout de même. Lequel ne vous apprend rien de plus sur ma lecture.


•Plaisir de lecture : 6,5/10•

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