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J’ai emporté ce roman dans un concours de calendrier de l’Avent de la maison d’édition, rien que pour ça, je mérite une slave d’applaudissement en intro.
La quatrième de couverture
Dans le restaurant de Myriam, il n’y aura pas de musique – elle est trop émotive -, tout sera fait maison, avec et par amour, certaines étudiantes en philosophie auront droit à une réduction, les enfants seront traités aussi bien que les adultes, on ne gâchera aucune nourriture… mais il faudra aussi éviter la faillite, vivre clandestinement sur son lieu de travail et échapper aux contrôles sanitaires et fiscaux. Tout cela sans avoir fait d’école hôtelière, pas plus que de commerce. Heureusement, Ben est là, serveur efficace et idéaliste prêt à tout pour sauver Myriam de ses propres démons et le monde dans la foulée.
« Suis-je une menteuse ? »
Mon avis
Elle est pas mignonne cette couverture ? Franchement, ce nouveau format chez les Editions de l’Olivier, j’adhère à 100%. Outre la couverture, la taille du bouquin est tout bonnement parfaite et les pages texturisées comme je les aime. Sommes-nous ici pour parler chiffon ? Je ne crois pas. En place !
Etrange ce roman. Enfin, pas vraiment le roman en lui-même, plutôt le sentiment que j’en ai retiré tout au long de ma lecture, jusqu’à la toute dernière page. On était clairement parti sur un mauvais départ, car au bout d’une quarantaine de page, je l’ai clairement laissé de côté pour lire deux ou trois bouquins au milieu. Pas très engageant donc. Quand ça m’a pris tout d’un coup de m’y replonger, je me suis demandée dès le premier paragraphe lu, pourquoi diable avais-je laissé Bébé dans un coin ? L’écriture et les petites introspections philosophiques de Myriam, la narratrice, m’ont faite douter.
J’ai donc embarquée de nouveau, auprès de cette jeune entrepreneuse individuelle de plus de 40 ans, qui se lance dans la restauration avec une motivation qui frise la bipolarité. Elle commence la journée en projetant de dépenser des sommes astronomiques pour que son restau se plie en quatre pour le bonheur d’un client POTENTIEL, qu’elle s’est elle-même imaginée dans sa tête, et dans la minute d’après, elle est à deux doigt de plier boutique car c’est trop pour elle. Tout ceci, avant d’avoir lever le rideau en fer du restaurant pour la première journée d’ouverture. C’est fort déstabilisant pour le lecteur, je vous l’assure.
Et puis un beau jour, Chez moi ouvre, accueille ses premiers clients, et même son premier personnel. Ne me demandez pas comment il tient sans finir en cessation des paiements, toujours est-il qu’à mesure que celui-ci se développe, notre Myriam se dévoile sur son passé. Par bribe. C’est d’une lenteur folle, et pourtant, à aucun moment je n’ai ressenti une quelconque frustration. J’aimais attendre au détour de chaque page, un nouveau passage qui lève le voile sur son passé, sur ce qui l’a amenée jusqu’ici, jusqu’à Chez moi. Enfin… Pour être tout à fait honnête avec vous… je sautais les passages sur comment elle allait préparer le repas du jour. Pas ma came du tout, les recettes culinaires, que ce soit à la TV ou dans les bouquins. J’ai pas le temps pour ça, faut savoir que j’ai aucune compétence imaginative, donc ça me laisse de marbre et ô grand jamais vous ne m’entendrez (ou me lirez) dire qu’un livre m’a mis l’eau à la bouche de par ses descriptions de popote.
J’ai terminé le roman il y a quelques minutes, juste avant de rédiger ma chronique, comme d’hab, et j’ai bien l’impression que c’est sur une très bonne note. Oui, en y réfléchissant, je peux affirmer que j’ai aimé ce bouquin comme j’ai aimé découvrir le passé de Myriam. Alors même que je n’ai eu aucune affection pour Myriam, que les passages sur la bouffe m’ont saoulée alors que le bouquin s’intitule, je vous le rappelle, Mangez-moi. Beaucoup de paradoxes, voilà pourquoi « étrange » résume si bien ce roman pour moi.
Quelques citations
◊ _ Passe, lui dis-je, laissant négligemment tomber le vouvoiement.
Si on ne s’y prend pas suffisamment tôt avec ces choses-là, ça rouille et on finit par être obligé de coucher avec les gens pour accéder au tu.
◊ Voilà, c’est bon, je suis dans le réel. Le réel, c’est quand les choses se passent très mal et s’enchaînent admirablement. Le rêve, à l’inverse, c’est quand tout se passe très bien, mais sans lien.
•Plaisir de lecture : 7/10•