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Ma seconde lecture de l’auteur, et devinez quoi ? Encore une fois, c’était pas le bon que j’ai emprunté (sauf que cette fois-ci, c’était en pleine connaissance de cause, contrairement à cette fois-là)
La Quatrième de couverture
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« Je suis caché de l’autre côté de la porte, je l’écoute, elle dit que quelques heures après ce que la copie de la plainte que je garde pliée en quatre dans un tiroir appelle la tentative d’homicide, et que je continue d’appeler comme ça, faute d’autre mot, parce qu’il n’y a pas de terme plus approprié à ce qui est arrivé et qu’à cause de ça je traîne la sensation pénible et désagréable qu’aussitôt énoncée, par moi ou n’importe qui d’autre, mon histoire est falsifiée, je suis sorti de chez moi et j’ai descendu l’escalier. »
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Mon avis
C’est une histoire un peu violente. On s’en serait douté. Ca n’empêche pas de lire, pourtant je suis loin d’être une sans-coeur, au contraire. Sauf qu’ici, l’auteur ne veut vraiment pas qu’on le plaigne, il veut expliquer ce qu’il s’est passé, ce qu’il a pu ressentir avant, pendant, après, pour peut-être entrevoir une explication sur qui il est devenu ensuite. Il se tente même à la compréhension de qui était son agresseur, pourquoi en est-il arrivé là. C’est particulier, mais qui peut dire ce que serait ses pensées à sa place ? Il faut l’avoir vécu, et autant vous dire que j’espère que la question restera donc un grand mystère pour un maximum de gens.
Encore une fois, je n’ai pas été chamboulée -comme je m’attendais pourtant à l’être- par l’auteur, j’ai l’impression de prendre l’info qu’il me donne – quand bien même est-on sur une info vraiment moche ici – et passer à la suite, à ce qu’il veut encore nous raconter. Ce n’est pas véritablement un voyeurisme, car les témoignages sans réflexion particulière sur le sujet abordé ne m’intéressent pas franchement. Ici, je sens qu’il y a un véritable questionnement, voire une réflexion sociologique qui lie l’entièreté de l’oeuvre de Edouard Louis. Je crois que j’ai été davantage passionnée par les moments où il met en évidence l’éloignement et les difficultés qu’il éprouve à retourner dans sa famille, que quand il évoque le réel sujet du bouquin, à savoir le viol et la tentative d’homicide dont il a été victime. Mon sens des priorités laisse à désirer, clairement. Seulement, ce côté rupture sociale, transfuge de classe, vraiment, ça me titille. C’est pourquoi en refermant ce second bouquin, je suis toujours autant déterminée à lire En finir avec Eddy Bellegueule aka son (presque) premier paru, si celui-ci daigne à être enfin de retour en même temps que moi à la médiathèque, nom de non. Et au pire, si je fais encore chou blanc, je n’aurai qu’à repartir avec Changer : méthode. Lire des romans autobiographiques à l’envers, je vais peut-être finir par lancer un véritable mouvement de lecteur.
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•Plaisir de lecture : 6/10•
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