Pierre Coran – Mémoire blanche

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J’ai eu la chance d’être sélectionnée par la Masse Critique Babelio pour le roman suivant, publié aux éditions M.E.O. (que je remercie) Après plus d’une semaine sans rien recevoir après la date prévue, je m’étais résignée, mais voilà qu’il est enfin arrivé ! Effet de surprise doublé.

« J’étais Pierre, pochard public, pour le pire »

L’histoire : « Pierre est-il le meurtrier de Clarice, la vieille antiquaire ? Il l’ignore. Depuis sa sortie de rééducation, il boit ; et quand il a trop bu, comme ce soir-là, vient l’oubli total, la mémoire blanche.
Commence alors pour cet homme encore jeune une errance dans les ténèbres ponctuées de lueurs : Sarah, l’aimée ; Samuel, l’enfant à mériter ; Claire, l’anonyme, alcoolique abstinente, bouée à laquelle Pierre s’arrime en désespoir de cause.
Et c’est, nuit après nuit, jour après jour, une lente remontée vers la lumière. »

Mon avis ; Alors je crois bien que j’ai un réel soucis avec ce que le monde littéraire appelle le « roman jeunesse ». A aucun moment je n’ai eu l’impression d’avoir entre les mains une oeuvre jeunesse. Je veux bien qu’il n’y ait a aucun moment des passages noirs ou non adaptés à un public non averti, mais pour moi ça n’est pas suffisant pour entrer dans une telle catégorie. Ce n’est qu’un détail heureusement.

Il s’agit d’un roman très court (100 pages/écrit gros/retours à la ligne intempestifs) que j’ai lu en moins de deux jours avec un effort pour faire durer au max. Et je suis pas certaine de pouvoir dire si j’ai aimé ou pas… Sympa comme chronique, merci bonsoir on vous rappellera ! Très sérieusement, j’ai peur d’être passée à côté de quelque chose, de ne pas avoir su comprendre le message que l’auteur a voulu faire passer. Autre que « l’alcool c’est mal » haha !

Ma lecture s’est faite sans émotion, je n’ai même pas eu un soupçon de compassion pour Pierre. Heureuse de savoir qu’il voulait s’en sortir au final, mais son sort me laissait pas mal de marbre, et ça c’est pas très sympa de ma part, je sais. Le seul truc qui a pu me dérouter, c’est que le personnage principal possède le prénom de son auteur. Faut-il en déduire un semblant d’autobiographie pour autant ? (je suis une malade de ce genre d’allusion autobiographique, j’aime beaucoup, quitte à les affabuler complètement).

En si peu de pages, il se passe au final beaucoup de choses tout de même. Peut-être un peu trop d’ailleurs. Certains aspects sont si peu développés que ça a tendance à nous laisser sur notre fin. Pour ma part, je m’attendais à ce que nous soit dévoilée la raison pour laquelle Pierre était le seul homme que la vieille Clarice laissait entrer chez elle ? Détail totalement évincé par la suite, ce qui laisse planer un doute sur l’utilité même d’avoir précisé cet élément.

« Je suis Pierre, alcoolique anonyme, pour le meilleur »

Ce que j’ai aimé relever : L’emploi de phrases courtes et concises se prêtait plutôt bien au début du roman. Pour mieux vivre l’amnésie de Pierre avec lui. Puis, plus loin dans la lecture, ces bribes de phrases sont toujours là, comme si Pierre n’était plus qu’un homme témoin de sa propre vie, qui décrit ce qu’il en voit comme un urgentiste dresse un diagnostic. Cela a eu son effet sur moi. (Pour info, la longue citation plus bas n’est pas de Pierre, mais tirée d’une lettre qui lui a été remise. Je ne veux pas passer pour une menteuse non plus!)

Rien à voir avec ma lecture, mais sait-on jamais, si les éditions M.E.O. venaient à passer par ici, je voulais leur signifier deux points : je trouve la couverture super stylée, surtout dans le choix des couleurs. Seconde chose moins stylée qui m’a fait rire : il est écrit PIERREN CORAN sur le dos du livre. Voilà, petite intervention aussi bienveillante qu’inutile.

Quelques citations :

◊ Rien n’échappe à l’œil du préposé, même pas l’anus du présumé coupable.
◊ Ils se relayaient pour me faire avouer ce que j’ignorais.
◊ Je ne regarde plus les barreaux de ma fenêtre, mais le ciel en morceaux.
◊ Son visage me sert d’écran quand la face des autres me donnent la nausée.
◊ Ce qui conduit les hommes à la folie, ce n’est pas la tournure des évènements d’aujourd’hui, mais le remords, l’amertume qu’hier a laissés ou la peur de ce que demain peut leur réserver. Ne vivons donc qu’un jour à la fois.
◊ J’ai trouvé maints prétextes pour m’enivrer. Je peux en découvrir un pour rester sobre.
◊ Une A.A. est une femme semblable à toutes les autres.


•Ma note : 11/20•

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